Regagner la confiance du marché britannique qui a perdu 30 touristes lors des attentats contre un hôtel à Sousse, constitue la clé de reprise du tourisme tunisien, à moyen terme, a déclaré le président du Groupement professionnel du tourisme relevant de la CONECT (Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie) Houssem Ben Azouz. Intervenant au cours d’une conférence de presse, tenue vendredi à Tunis, il a ajouté que la levée de l’interdiction de voyage vers la Tunisie est un indice de confiance pour les autres pays européens qui ont également adopté cette décision.
«Le regain de la confiance des britanniques reste possible à travers la diplomatie, l’amélioration du système sécuritaire du pays et la présentation d’une information sécuritaire exacte et à temps », a-t- il avancé. Ben Azouz a estimé que la crise touristique persistera en 2016, notamment pour le marché européen dont le nombre des entrées a baissé de 65%.
Et d’ajouter dans ce cadre que plusieurs tour-opérateurs n’ont pas programmé des vols vers la destination tunisienne pour 2016, précisant que d’autres unités hôtelières fermeront leurs portes à partir de ce mois. Le responsable a souligné que la crise qu’a connue le tourisme tunisien en 2015, « est la plus importante de son histoire », rappelant que 250 unités hôtelières classées, sur un total de 570, ont fermé leurs portes, soit 48% selon les données de l’observatoire du secteur touristique relevant du groupement.

S’agissant des hôtels non classés, il a indiqué que jusqu’au 15 décembre 2015, 61 hôtels sur un total de 253 (24%), ont fermé leurs portes. Jusqu’à la fin du mois de novembre 2015, les recettes touristiques ont régressé de 33,8% (2,249 Millions de dinars) par rapport à 2014, selon les données du ministère du tourisme. Il a par ailleurs évoqué les problèmes structurels du secteur, dont l’offre hôtelière basée essentiellement (99%) sur le tourisme balnéaire et l’hégémonie des tour-opérateurs étrangers qui commercialisent la destination tunisienne.
Le responsable a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité de diversifier le produit touristique tunisien et de mettre fin à l’indépendance vis-à-vis des tour-opérateurs étrangers à travers l’utilisation des nouvelles technologies de commercialisation (Internet).
Il s’agit en outre de créer une synergie entre les professionnels et les autorités de tutelle, de diversifier le produit, de développer la formation ainsi que la qualité des services et de réviser les fonctions de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).
L’observatoire élaborera prochainement des études sur la situation des agences de voyages dont 300 sur un total de 1000, ont fermé leurs portes, et sur les guides touristiques, dont 80 sur un total de 1300, sont actuellement au chômage à cause de la dégradation de la situation du secteur, précise encore le responsable. Pour Mounir Sahli, expert en tourisme et hôtellerie, faire sortir le secteur touristique du marasme actuel, nécessite la mise en place de solutions radicales et structurelles et non pas des financements allouées à des campagnes promotionnelle qui ne servent à rien. Ces financements auraient du être accordés aux municipalités pour améliorer le cadre de vie et l’environnement qui constitue l’un des principales composantes du paysage touristique dans le pays, a-t-il encore souligné.

TAP