L’entreprenariat Féminin, un vivier de croissance pour l’économie

L’entreprenariat féminin est une réalité en Tunisie. Il connait ces dernières années une croissance significative. Les femmes ont rompu avec leur rôle d’autrefois qui était celui d’une bonne ménagère. On trouve aujourd’hui dans tous les secteurs d’activités des femmes chefs d’entreprises. Des efforts sont consentis par l’Etat et d’autres acteurs pour permettre à l’entreprenariat féminin de quitter l’état de timidité dans lequel il se trouvait afin de jouer pleinement son rôle de vivier de la croissance économique. Les femmes diplômées restent encore minoritaires en tant qu’entrepreneures.

Il est essentiel de leur donner l’envie et la confiance indispensables pour franchir le pas de l’aventure entrepreneurial, un des enjeux de la croissance en Tunisie étant de mieux accompagner l’entrepreneuriat. C’est dans cet esprit que le ministère de la femme en partenariat avec la section de Nabeul du Conseil International des Femmes Entrepreneurs et la CONECT mènent diverses actions et soutiennent de nombreuses initiatives visant à leur offrir des emplois et à réduire ce chômage féminin. Une journée de sensibilisation et de formation sur la définition du plan national de l’entrepreneuriat féminin 2016-2020 a été organisée à Grombalia.

Ce projet devrait se poursuivre jusqu’au 1er avril et toucher plusieurs régions du pays. « Ce projet vise comme l’a souligné Sondes Ferjani , directeur du projet de l’entrepreneuriat féminin au ministère de la femme à Nabeul au renforcement des capacités des femmes à travers la mise en oeuvre de sessions de formations sur les techniques de gestion, le développement de la culture d’entreprise, le développement de l’esprit d’entreprise, la sensibilisation et l’information des femmes sur des thèmes relatifs à l’importance et aux avantages de la formalisation (lisibilité de l’activité, accès aux marchés, accès aux crédits et l’amélioration du climat de confiance avec les partenaires que sont les fournisseurs, les banques, les assurances, les clients…) « Les femmes, ajoute Imène Hédidane Présidente de la section de Nabeul du Conseil International des Femmes Entrepreneurs, sont de plus en plus aptes à créer une affaire personnelle ou à s’associer pour la mise en oeuvre d’activités communes.

Elles sont de plus en plus nombreuses à créer des entreprises. Mais elles rencontrent des difficultés et des contraintes pour la conduite de leurs affaires. Ainsi, plusieurs facteurs limitent leurs actions en matière d’entreprenariat. Ce sont : le fait de ne pas disposer de garanties pour l’accès au crédit, le défaut de propriété de terre, le faible accès aux moyens de production (intrants, équipements modernes), les contraintes familiales, les pesanteurs socioculturelles, le niveau faible de revenu des femmes. A ces facteurs s’ajoutent le faible niveau d’instruction des femmes et la faible qualification des femmes.

Ce sont autant de facteurs qui, non seulement limitent la qualité des activités, mais bloquent ou ralentissent surtout la formalisation des entreprises. C’est pour quoi le plan national de l’entrepreneuriat féminin entre, ainsi, dans le cadre du plan quinquennal de développement avec l’objectif d’améliorer la participation de la femme à la vie active de 28,5% en 2014 à 35% en 2020.

Ce plan comporte deux composantes. La première est l’accompagnement des femmes entrepreneurs pour la réalisation de leurs projets non commerciaux qui seront sélectionnés sur la base de leurs impacts social et environnemental. La deuxième étape du programme offrira aux diplômées ayant présenté des idées de projets, une formation en matière de finances, de management et de marketing. Ainsi le secteur de l’entreprenariat féminin a connu un regain d’intérêt à cause du rôle important et de la place qu’occupent de plus en plus les femmes dans la vie économique et sociale de notre pays. Khemais Haffar de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie “CONECT“, de Nabeul a souligné que l’entreprenariat féminin est très important, car il est un espace d’évaluation des efforts de l’Etat en faveur de la promotion des femmes mais aussi un cadre pour valoriser le partenariat entre les institutions publiques et le mouvement associatif féminin afin de mieux répondre aux attentes des femmes et des jeunes filles. De plus en plus, la société civile, et notamment les femmes, souhaitent prendre part à cet essor en se mobilisant grâce à l’entreprenariat. Et les exemples de réussites individuelles et collectives ne manquent pas.Ce plan national de l’entrepreneuriat féminin «Raida» vise à inciter les jeunes femmes diplômées à créer leur propres projets, en leur offrant l’encadrement et la formation nécessaire