Les efforts que déploie la Banque africaine de développement (BAD) pour moderniser le secteur agricole en Afrique ont un impact concret et positif : quelque 5,6 millions de personnes en ont bénéficié l’an dernier.
Dans le cadre de son travail en faveur du développement, La Banque entend également élargir son champ d’action en matière d’intégration régionale cette année, notamment avec le lancement d’une stratégie d’intégration régionale.
C’est ce que révèle, entre autres, la Revue annuelle 2017 sur l’efficacité du développement (RAED), la dernière édition de l’outil clé de contrôle et de suivi de la Banque, lancée le 24 mai 2017, lors des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD à Ahmedabad, en Inde.
« L’agriculture est déjà au cœur de la vie des Africains, fournissant 60 % des emplois sur le continent, a déclaré le président de la Banque, Akinwumi Adesina, lors du lancement du rapport. Des décennies de sous-investissements et de sécheresses récurrentes ont limité la productivité, réduit les revenus et entravé la nutrition et la sécurité alimentaire. Investir dans l’agriculture est l’un des moyens les plus directs de générer une croissance intérieure, inclusive et durable ».
Intitulée « Transformer l’Afrique – Libérer le potentiel de l’agriculture », la RAED 2017 expose les récentes tendances économiques et sociales sur l’ensemble du continent, notamment celles relatives aux Cinq grandes priorités de la Banque, dites « Top 5 » – éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique ; et améliorer la qualité de vie des populations en Afrique. Elle examine également dans quelle mesure la Banque est parvenue à optimiser ses ressources et à opérer un changement dans la vie des Africains.
LA RAED analyse les opportunités et les défis que doit relever l’Afrique dans les prochaines années, évalue la performance de la Banque par rapport à ses objectifs et explique comment celle-ci aidera l’Afrique à instaurer le développement solidaire et durable qu’entérine sa Stratégie décennale.
Entre autres objectifs atteints, la Banque a aidé 597 000 personnes à davantage utiliser les technologies. Rien qu’au Nigeria, elle a formé 733 personnes et fourni des pompes d’irrigation et du matériel de transformation des produits agricoles. Grâce à la BAD, 520 kilomètres de routes de desserte ont été construites et réhabilitées, des agriculteurs ont pu accéder à 2 300 tonnes d’intrants et obtenir plus facilement des financements. La Banque a également aidé à améliorer la gestion de l’eau sur 37 600 hectares, indique le rapport.
Ainsi de la Gambie, où le Groupe de la Banque a amélioré les pratiques de gestion des terres et de l’eau en faveur de plus de 68 400 personnes, permettant de considérablement réduire l’érosion des sols, de contrôler la salinité et d’accroitre la production de riz bien au-delà de nos objectifs. En offrant son assistance aux réseaux de recherche agricole et en formant près de 17 000 professionnels de la recherche et de vulgarisation agricoles, la BAD a également permis d’augmenter les rendements d’un large éventail de cultures, entraînant des retombées positives pour 698 000 exploitants environ.
Pour ce qui est de l’intégration régionale, la Banque continuera à privilégier les investissements dans les infrastructures régionales et le développement d’infrastructures immatérielles – ce qui inclue les capacités institutionnelles, la facilitation du commerce et des infrastructures financières. La priorité sera donnée à la mobilisation de ressources auprès des secteurs public et privé, pour combler le déficit en matière d’infrastructures. Dans le secteur agricole, les investissements de la Banque dans les infrastructures permettront d’élargir les marchés et d’en optimiser l’efficacité, entraînant les économies d’échelle nécessaires à la compétitivité et au commerce, ajoute le rapport.
Tout cela devrait aboutir à des investissements d’ampleur, à une hausse du potentiel d’exportation de l’agriculture et à une baisse des prix des denrées alimentaires sur le marché intérieur, et ainsi contribuer à réduire l’insécurité alimentaire.
LA RAED note aussi que la BAD a également facilité l’accès de 7 millions d’usagers aux services de transport et qu’elle a fait construire, réhabiliter ou réparer 2 200 kilomètres de routes l’an dernier, en plus d’avoir créé 1,6 million d’emplois directs et formé 652 000 personnes.
Le président Akinwumi Adesina a souligné de quelle manière la Banque améliore la vie et les moyens de subsistance de centaines de millions d’Africains dans le secteur de l’agriculture, en aidant les femmes à accéder plus facilement à la terre, aux financements et aux technologies, et les jeunes à décrocher des emplois sûrs et durables dans les industries liées au secteur agricole.
Pour la première fois, cette édition 2017 de la RAED identifie les enseignements dans chacun des domaines prioritaires. Dans l’agriculture, par exemple, les opérations indiquent désormais clairement que toute passation de marché doit être adaptée au cycle des saisons et que les bénéficiaires doivent être impliqués dans la planification et la mise en œuvre des projets.
LA RAED 2017 rend compte également du nouveau cadre de mesure des résultats fondé sur les théories du changement qui lient les actions de la Banque à ses priorités pour l’Afrique, le Top 5.
La Banque a enregistré de grands progrès dans la mise en œuvre de son nouveau modèle de développement et de prestation de services, qui s’articule autour de la nécessité de travailler plus étroitement avec ses clients et de cultiver une plus grande diversité au sein de son personnel. Les femmes occupent désormais 60 % des postes de haute direction dans les cinq nouveaux centres régionaux de la Banque.
Cette revue tient compte des changements institutionnels et s’articule autour d’un nouveau cadre de mesure des résultats, basé sur les théories du changement qui lient les actions de la Banque à ses priorités pour l’Afrique.
« Pour accroître la durabilité et l’impact sur le développement, nous avons intégré notre nouveau cadre de mesure des résultats et notre modèle de prestation de services dans la conception des projets », précise Simon Mizrahi, directeur du Département de la prestation de services, de la gestion de la performance et des résultats de la BAD.
Tous ces changements contribueront à instaurer la transformation structurelle que cible par la Stratégie décennale de la Banque. Les Cinq grandes priorités font partie intégrante de cette dynamique et resteront au cœur des plans ambitieux de la Banque, qui visent à favoriser la transformation de l’Afrique dans les dix ans.
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