Tunisia 2020 : où sont les amis de la Tunisie ?
• Les amis et partenaires de la Tunisie avaient promis 34 milliards de dinars à la Tunisie d’ici 2020 à la conférence internationale « Tunisia 2020 ».
• Fin Juillet 2017, aucun appui budgétaire bilatéral ou multilatéral n’a été enregistré dans les caisses de l’Etat.
• Pour rappel, l’appui budgétaire est un prêt transféré directement dans le Trésor de la part de créanciers bilatéraux ou multilatéraux
• L’Etat a dû faire appel aux marchés financiers internationaux pour combler le manque de soutien financier de ses partenaires.
Suite à la conférence « Tunisia 2020 » censée redonner confiance aux partenaires et amis de la Tunisie, les médias, les observateurs et les autorités tunisiennes étaient unanimes à souligner ce tournant historique avec un résultat inespéré : un engagement de 34 milliards
de TND d’ici 2020. Cependant, à la suite des deux réunions de suivi avec les parrains de cette conférence (Qatar, France, Banque Mondiale, BEI), en Mai et en Septembre 2017, le Ministre des Aaires Etrangères a été très discret sur les retombées concrètes de cette
conférence. Et pour cause, selon les derniers chires du Ministère des Finances datant de Juillet 2017, à cette date, aucun appui budgétaire bilatéral n’a été enregistré dans les caisses de l’Etat.
Pire, alors que l’Etat avait prévu d’emprunter quasiment 4 milliards de dinars d’appui budgétaire multilatéral (auprès des Institutions Financières Internationales), les caisses de l’Etat étaient encore vides à la fin du mois de Juillet 2017. Comme le montre la figure, l’Etat a dû avoir recours aux marchés financiers internationaux à travers deux grands emprunts : un emprunt de 850 millions d’euros auprès des marchés financiers internationaux et un emprunt de 998 millions de dollar auprès du Qatar, dont la moitié permet de rembourser un ancien prêt qatari sur lequel, sinon, la Tunisie aurait fait défaut.
Ces deux emprunts ayant déjà été transférés dans les caisses de l’Etat en totalité, les marges de manœuvre de la Tunisie face à ses bailleurs de fonds se trouvent réduites à néant. Où sont les amis de la Tunisie ?Ceci traduirait-il une résistance aux conditionnalités de réformes, contrepartie des prêts prévus ?
Chafik Ben Rouine
OTE