l’Algérie compte arrêter les importations des produits agricoles dans 3 ans
C’est un pari fou que vient de lancer le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazgui. Le Ministre a déclaré ce matin, lundi, que l’Algérie prévoit d’arrêter l’importation des produits agricoles d’ici 3 ans. Il a évoqué, lundi à Alger, « la probabilité d’arrêter l’importation des produits agricoles de façon effective d’ici trois ans ».
« Les chiffres réalisés cette année et les indicateurs de production sont à même de permettre au secteur d’arrêter graduellement l’importation d’ici trois ans », a précisé Bouazgui, qui était l’invité à la Radio nationale.
« Si nous arrivons à maintenir le même niveau, deux ou trois ans, nous pourrons arrêter l’importation des produits et biens agricoles », a-t-il ajouté.
Pour le ministre, ce niveau de production a été possible grâce aux moyens mobilisés par l’Etat pour l’investissement dans les domaines de la production, de l’élargissement des superficies irriguées, de la mise en valeur des terres et de l’encadrement des agriculteurs dans la maîtrise du processus technique de production en se basant sur les coopératives agricoles et les établissements publics relevant du secteur.
Bouazgui a qualifié, à ce propos, la production céréalière, qui a atteint cette année 60,5 millions de quintaux, de volume record par rapport à 2017.
Affirmant cependant que les résultats enregistrés dans la filière céréalière restent « insuffisantes » pour cesser actuellement les importations au vu de la grande demande en consommation et en transformation, il a estimé que le maintien du même rythme de production dans les deux prochaines années, permettra au pays de réaliser l’autosuffisance en matière de blé dur.
Par ailleurs, Abdelkader Bouazgui s’est félicité des résultats enregistrés en matière de production de lentilles, passée de 4.580 quintaux pour une superficie de 920 hectares en 2001 à plus de 300.000 quintaux pour une superficie de 27.000 hectares en 2018, soutenant que ce bilan augure d’une suspension des opérations d’importation d’une large gamme de légumineuse (lentille, pois chiche et haricot) au cours des prochaines années.
Se disant satisfait de la suspension de l’importation de plusieurs fruits et légumes, qui a eu un impact positif sur le produit local qui a réalisé un saut qualitatif, et ce, a-t-il dit, parallèlement au soutien de l’Etat, tant en termes d’infrastructures (barrages, routes, voies rurales et agricoles et l’électricité), qu’en termes de soutien direct apporté à l’agriculteur soit 50 à 60% de la valeur des outils, équipements et produits utilisés dans son activité.
Samir Bouayad