Entre avril et mi-septembre 2018, le rouble s’est déprécié de près de 18% face au dollar malgré l’amélioration des fondamentaux macroéconomiques russes. Ces pressions à la baisse reflètent les sorties de capitaux étrangers liées à l’annonce de nouvelles sanctions américaines en avril, puis en août, et au risque qu’elles soient encore durcies après les élections de mi-mandat. La part de la dette souveraine détenue par les investisseurs étrangers a ainsi baissé à 26,6% au 1er septembre (contre 34,5% en avril).
Néanmoins, en relevant ses taux directeurs de 25 points de base (pb) le 14 septembre dernier, et en interrompant ses achats de devises pour le compte du ministère des Finances, la banque centrale a interrompu le mouvement de dépréciation de sa monnaie, qui s’est renforcée de 6% depuis. Par ailleurs, les tensions sur les marchés monétaire et obligataire sont restées contenues. Entre avril et septembre, les rendements à dix ans sur la dette souveraine ont augmenté de seulement 100 pb, les taux sur les dépôts ont baissé et la hausse des CDS à cinq ans s’est limitée à 25 pb.