Le gouvernement tunisien a adressé une correspondance à l’intention de l’Union Européenne à Bruxelles, pour demander une levée du gel des avoirs de l’homme d’affaires, Marouane Mabrouk, a annoncé jeudi, l’organisation I Watch sur son site.
L’organisation a souligné que cette correspondance a été adressée d’une manière discrète, précisant que l’Union Européenne a entamé l’examen de la levée du gel des avoirs de Mabrouk, ancien gendre du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali.
L’Union européenne avait, suite à la révolution tunisienne, entrepris des mesures restrictives à l’encontre de certaines personnes, entités et organismes et décidé, le 4 février 2011, de geler les avoirs de 48 proches du clan du chef d’Etat tunisien déchu et de son épouse Leïla Trabelsi, dont l’homme d’affaires, Marouane Mabrouk.
Suite à la correspondance du gouvernement, l’Union européenne a entamé l’examen de la possibilité de lever le gel sur les avoirs de Marouane Mabrouk, ancien gendre du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, ajoute l’organisation, qui fait savoir que cette demande du gouvernement ne concerne que Marouane Mabrouk et n’a pas concerné les autres personnes de la liste des 48.
« Le fait que cette demande ne concerne que Marouane Mabrouk suscite les suspicions, surtout que cela survient une année avant les élections législatives et présidentielle » indique l’organisation.
I WATCH précise, que l’intervention du gouvernement intervient après le refus de la commission du contentieux, de retirer le nom de Mabrouk de la liste des proches du clan dont les avoirs sont gelés dans les pays de l’Union Européenne.
L’organisation ajoute que « l’ancien ministre des domaines de l’Etat, Mabrouk Korchid, qui présidait ladite commission, avait proposé à cette dernière de retirer le nom de Mabrouk de cette liste, mais cette proposition a été, catégoriquement, refusée par les membres de la commission qui ont rejeté l’adoption de la proposition ».
Cette demande intervient aussi, suite à la décision de l’Union européenne de maintenir Marouane Mabrouk dans les nouvelles listes de 2017 et 2018, visant les responsables de détournement de fonds publics tunisiens (arrêt T-216/17), concernés par les sanctions de l’Union européenne.
« En octobre 2017, la demande de Mabrouk visant à annuler ces sanctions, a été rejetée, pour la troisième année consécutive (2015/2016/2017) « , rappelle I Watch.
Il convient de mentionner que le député, Ghazi Chaouachi, a publié jeudi matin, le document de la demande transmise par l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, sur sa page Facebook. Il a commenté « le gouvernement Chahed intervient auprès de l’Union Europénne pour lever le gel sur les avoirs de Marouane Mabrouk dans les banques européennes ».