La Bourse a plutôt bien résisté aux tensions observées en 2018 et qui ont négativement impacté le climat des affaires et perturbé la mise en œuvre des réformes cruciales pour l’avenir du pays : D’une part, les tiraillements politiques qui n’en finissent pas et qui sapent le moral des investisseurs, et d’autre part le boulet des revendications sociales devenues chroniques. Face à ces contraintes, les délicats exercices d’équilibriste du Gouvernement auraient néanmoins permis d’atteindre un taux de croissance respectable de 2,6% pour confirmer une tendance haussière et annoncer une reprise attendue en 2019.
Les craintes sur le taux d’inflation ont nettement marqué l’année 2018. Il s’est situé à 7,4% (en g. a.) au bout des onze premiers mois de l’année, mais avec des perspectives plutôt positives pour 2019 sur fond de conditions climatiques plus favorables, d’apaisement sur les marchés internationaux des métaux et des matières premières ; même si les pressions sur le coût de l’énergie, sur le taux de change du dinar ou sur d’autres produits et services publics demeurent présentes. En 2018, la progression des dépenses de fonctionnement (+11,2%) a déséquilibré les finances publiques alors que les dépenses d’investissement ont été contraintes à (+2,9%). La nette amélioration des recettes propres de l’Etat (+17,1%) a permis de réduire le déficit à 4,9% du PIB contre un déficit de 6,1% du PIB en 2017, mais la pression du déséquilibre budgétaire s’est traduite par un encours de la dette publique qui s’est élevé à 71,7% du PIB contre 70,3% en 2017.
L’année 2018 est également marquée par un déficit commercial record dépassant 17 milliards de dinars, malgré une amélioration des recettes principalement portée par l’effet prix de la dépréciation du taux de change du dinar. La hausse des importations a traduit le déficit énergétique croissant qui représente le tiers du déficit de la balance commerciale. Si l’activité touristique s’est nettement améliorée en 2018, cela n’aura pas suffi à résorber l’effet du déficit commercial. Les déséquilibres extérieurs et l’érosion des réserves de change ont maintenu la pression sur le dinar qui s’est déprécié, depuis le début de l’année de plus de 20% de sa valeur face au dollar et près de 16% face à l’euro.
L’environnement monétaire a ainsi été caractérisé principalement par un niveau d’inflation élevé ainsi que par resserrement de la liquidité d’où un niveau élevé de refinancement des banques auprès de la BCT, qui après avoir utilisé le levier du taux, a orienté sa politique vers les instruments visant la maîtrise de l’inflation par la rationalisation du recours au refinancement et le resserrement des crédits aux particuliers.
Impulsée par des anticipations d’une reprise générale de l’économie, même légèrement plus lente que prévu, par une amélioration des performances de la plupart des sociétés cotées qui ont affiché des résultats semestriels en hausse de 15,9% et qui ont annoncé une hausse globale de 12,2% de leur niveau d’activité des trois premiers trimestres, l’activité boursière a clôturé l’année 2018 sur une note très honorable avec un Tunindex en hausse de 15,76% après avoir progressé de 14,45% en 2017.
En 2018, le montant global des émissions réalisées par les sociétés cotées et autorisées par le Conseil du Marché Financier a atteint 603MD pour 25 opérations. Ce nombre est réparti entre 12 emprunts obligataires qui ont porté au total sur 451MD, 2 émissions de titres participatifs pour un total de 22,4MD et 11 augmentations de capital pour 129,6MD. En 2018, la Cote de la Bourse a accueilli Tunisie Valeurs, première société d’intermédiation boursière à faire son entrée sur la Cote, portant le nombre d’entreprises cotées à 82.