«Abdelwaheb Ben Ayed était l’un des plus grands bâtisseurs de l’économie tunisienne, depuis l’indépendance. C’était une personne exceptionnelle et d’une très grande probité », a témoigné le président de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), Taieb Bayahi, en hommage à l’homme d’affaires et fondateur du Poulina Group Holding (PGH), décédé, jeudi, à l’âge de 81 ans.
Contacté, vendredi, par l’agence TAP, Bayahi a déclaré «si nous devons retenir une qualité, parmi celles innombrables de Feu Ben Ayed, nous citerons, sans doute, la valeur du travail et le sens du travail ».
« C’est l’un des fondateurs de l’IACE, et qui a fait partie, jusqu’à son décès, du Comité d’orientation stratégique de l’Institut. Un homme qui se distingue par son sérieux, sa sagesse, sa clairvoyance, sa modération et un sens exceptionnel du contact humain », a-t-il encore souligné.
Et d’ajouter « même à son âge, il était toujours à la recherche de l’innovation, du progrès et des bonnes compétences. Il a tenu à aller de l’avant, durant toute sa carrière».
Né le 9 avril 1938 à Sfax et diplômé d’ingénierie agronome à Toulouse (France), Ben Ayed a effectué un passage par le ministère de l’Agriculture où il avait occupé les fonctions de chef de laboratoire de la chimie, en 1965.
Deux ans après, il en démissionne pour se lancer dans les affaires. Ainsi, il acquiert, en 1967, un poulailler avec l’aide financière de son père magasinier et de ses amis pour collecter un capital initial de 15 000 dinars.
« Avec une poignée d’amis et de dinars récoltés ici et là (mon père vendit la maison familiale et me prêta ainsi, l’argent dont j’avais besoin), Poulina fut fondée », avait révélé Ben Ayed, dans le préface du livre consacré à Poulina lors de son introduction en Bourse, en 2008.
Cet achat constitue l’ébauche de ce qui devient peu à peu le groupe Poulina, qui est devenu un complexe composé d’environ 108 entreprises à l’intérieur et à l’extérieur du pays et emploie directement et indirectement environ 25 mille ouvriers et cadres dans les divers domaines économiques.
« Je dois le reconnaître : autant ardente a toujours été ma volonté, autant je n’avais cru, sans jamais désespérer, voir Poulina se convertir en ce Holding, en si peu de temps », avait encore, noté l’homme d’affaires, rappelant que PGH s’est étendu aux pays du Maghreb, et à l’international jusqu’en Chine.
Loin de l’aviculture, l’homme d’affaires s’est lancé, aussi, dans le domaine touristique et d’attraction, à travers la création de la Médina Mediterranea de Yasmine Hammamet.
A noter, que feu Abdelwaheb Ben Ayed a œuvré à assurer l’adhésion de PGH au Pacte Mondial de la Responsabilité Sociétale de Entreprises (RSE) des Nations Unies et devenir un partenaire actif sur le terrain national.
Par ailleurs, il a créé la Fondation PGH pour le savoir dont l’objectif principal est la promotion de la culture du savoir et le soutien des jeunes tunisiens diplômés.
Élu « entrepreneur africain de l’année 1985 » par l’hebdomadaire Jeune Afrique, il a intégré le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie, en septembre 2012.
TAP