Le 28e Forum économique mondial sur l’Afrique est entré jeudi dans sa deuxième journée, et a appelé à cette occasion les pays africains à tirer parti de la 4e révolution industrielle.
S’exprimant au nom du président sud-africain Cyril Ramaphosa durant la réunion plénière du forum, le ministre des Finances du pays, Tito Mboweni, a déclaré que ce n’était qu’en tirant parti des opportunités offertes par les nouvelles évolutions technologiques que les pays africains parviendraient à renforcer leur compétitivité sur la scène mondiale.
Le forum est cette année placé sous le thème « Construire une croissance inclusive et un avenir commun à l’heure de la quatrième révolution industrielle ». Son programme couvre quatre grands domaines clé : l’innovation, le développement durable, la transition numérique et la gouvernance.
Il est essentiel que les pays africains « s’adaptent et évoluent », a ajouté M. Mboweni.
« Nous devons préparer nos jeunes à des emplois qui n’ont pas encore été créés. Nous devons adopter des mesures d’incitation pour encourager les industries susceptibles de connaître une profonde transformation structurelle au cours des quelques années à venir », a-t-il indiqué.
L’automatisation aura notamment des répercussions sur l’emploi dans presque toutes les industries, ce qui pourrait conduire à des réductions d’effectifs et à des licenciements, a-t-il averti.
Selon la société de conseil McKinsey, jusqu’à 375 millions de travailleurs à travers le monde pourraient devoir changer de catégorie professionnelle et acquérir de nouvelles compétences d’ici à 2030.
Les employeurs devront en conséquence prendre des engagements financiers conséquents en matière de mise à jour des compétences et de réorientation afin de répondre aux besoins du marché du travail, a affirmé M. Mboweni.
« Nous devons stimuler l’activité entrepreneuriale, car bon nombre des grands conglomérats qui donnent vie à l’économie actuelle seront poussés de côté par des petites et moyennes entreprises plus légères et plus adaptables », a-t-il souligné.
Pour progresser sur le plan technologique, des mesures collaboratives, multisectorielles et inclusives doivent être prises, a-t-il ajouté.
De fait, l’Afrique du Sud a déjà mis en place une Commission présidentielle sur la 4e révolution industrielle, dans le but d’identifier les stratégies et les plans d’action susceptibles de faire du pays un acteur mondialement compétitif dans ce domaine, a-t-il expliqué.
« L’Afrique peut et doit tirer parti des avancées technologiques pour s’industrialiser, parvenir à une croissance inclusive et attirer les investissements. Les nouvelles technologies peuvent également être utilisées pour améliorer les services », a affirmé M. Mboweni.
« Nous devons être ouverts à de nouvelles façons de penser. Nous devons être prêts à prendre des risques, sans quoi nous risquons de nous laisser distancer. Nous devons prendre en compte les conditions et les niveaux de développement respectifs des divers pays d’Afrique », a-t-il ajouté.
Un millier de délégués représentant des gouvernements, des entreprises, des universités et des organisations civiles du monde entier ont pris part à ce forum destiné à définir les priorités des entreprises et des pays de la région pour les années à venir.