L’indice des directeurs des achats du secteur manufacturier de l’Institute for Supply Management (ISM) a poursuivi sa baisse en septembre, atteignant 47,8%. L’ISM non-manufacturier a enregistré une forte contraction de 3,8 points de pourcentage et se situe maintenant à 52,6%. Hormis en période de récession, il s’agit d’un chiffre assez faible.
Dans ce contexte, les rendements obligataires ont nettement faibli, reflétant les inquiétudes grandissantes quant au risque de récession, les anticipations d’assouplissements monétaires par la Fed, et la fuite vers des valeurs refuges. Les données sur le marché du travail pour septembre ont toutefois apporté un soulagement. Nous prévoyons néanmoins que la Réserve fédérale continuera à réduire ses taux.
Combien de mauvaises nouvelles faut-il pour nous convaincre que l’environnement cyclique a définitivement changé? C’est une question difficile, mais ce qui est clair, c’est qu’en début de semaine, une grande frayeur s’est emparée des marchés. Elle s’est traduite par une nette baisse des rendements obligataires, qui illustre à son tour la fuite vers des valeurs refuges d’investisseurs déçus par les données. Cela résume bien l’expérience de cette semaine.
Tout a commencé avec l’indice des directeurs des achats américains de l’Institute for Supply Management pour le secteur manufacturier qui, pour le mois de septembre, a perdu 1,3 point de pourcentage pour atteindre 47,8%. Cela place fermement l’indice en territoire de récession pour ce qui est du secteur manufacturier. L’indice des nouvelles commandes à l’exportation a diminué de 2,3 points de pourcentage pour atteindre un niveau très bas de 41%, et nous rappelle que le ralentissement de l’activité dans le reste du monde a de plus en plus d’impact aux États-Unis. Jusqu’à récemment, on pouvait dire que le secteur des services résistait plutôt bien mais la baisse de 3,8 points de pourcentage de l’indice ISM nonmanufacturier nous oblige à une réévaluation. L’indice se situe maintenant à 52,6%, ce qui, comme le montre le graphique, est assez faible, à l’exception des périodes de récession.
Conjugué au très faible ISM manufacturier, ceci indique un net ralentissement de la croissance du PIB américain. L’investissement des entreprises est le maillon faible, compte tenu de sa sensibilité à l’incertitude liée à l’évolution de l’économie et, bien entendu, aux préoccupations quant à l’évolution du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.
En ce qui concerne les ménages, le marché du travail joue un rôle-clé sur leur confiance et leurs attentes concernant l’évolution des revenus. La consommation des ménages est une variable-clé de la croissance, compte tenu de son poids dans le PIB (70%) mais également de son rôle de contrepoids aux difficultés à l’exportation et aux perspectives mitigées pour les investissements des entreprises. Dans ce contexte, le rapport sur le marché du travail a apporté un soulagement bienvenu avec la création de 136 000 emplois et une baisse du taux de chômage de 3,7% à 3,5%. Néanmoins, nous pensons que l’économie américaine continuera de ralentir au cours des prochains trimestres, obligeant la Fed à réduire davantage ses taux.