2019 : une année difficile qui se termine sur une note d’espoir

Date:

L’incertitude a dominé en 2019 en raison, notamment, des conflits commerciaux, du risque de Brexit dur, mais aussi de l’inquiétude grandissante entourant le ralentissement de la croissance mondiale. Cela a amené la BCE à accentuer sa politique accommodante tandis que la Réserve fédérale a changé d’orientation en abaissant les taux des fonds fédéraux à plusieurs reprises. Les marges de manœuvre des banques centrales s’en sont trouvées réduites, un sujet qui sera traité dans les revues stratégiques que mènent la Fed et la BCE, et a motivé les appels à davantage d’action budgétaire. La performance des marchés boursiers a surpris, les investisseurs préférant s’intéresser au rôle des taux bas plutôt qu’à la détérioration des perspectives bénéficiaires. L’année s’achève toutefois sur une note positive avec des données d’enquête qui laissent espérer un certain regain de la croissance.

Comment qualifier l’année 2019 ? Stressante, frustrante, difficile, rassurante, étonnante, intéressante, porteuse d’espoir ? Probablement tout cela à la fois. Il y a d’abord eu l’incertitude exogène (montée des tensions commerciales, négociations sur le Brexit avec une probabilité fluctuante de sortie sans accord du Royaume-Uni), source de stress (« quand cela finira-t-il ? ») et de frustration en raison de son impact sur la croissance. À cela, s’est ajoutée une incertitude endogène, inhérente à l’évolution du cycle économique (le ralentissement des investissements des entreprises après une croissance notable) ou au rééquilibrage structurel de l’économie chinoise.

La réaction des grandes banques centrales a rassuré. La BCE a accentué sa politique accommodante tandis que la Réserve fédérale a changé d’orientation en abaissant les taux à trois reprises, preuve s’il en fallait de l’aversion au risque des banques centrales qui ciblent l’inflation. Elles ne peuvent, en effet, se permettre un ralentissement sévère, tant cela compromettrait leurs chances d’atteindre l’objectif qu’elles se sont fixé. Les marchés financiers ont parfaitement compris cette put option monétaire : la performance des actions a été tout simplement étonnante. Sur fond de ralentissement de la croissance mondiale, de sombres perspectives bénéficiaires et d’incertitude omniprésente, ils ont escaladé le « mur d’inquiétude ». Avec des taux d’intérêt qui se maintiennent à un très bas niveau, cela implique, à terme, une grande sensibilité aux perspectives de croissance.

Autre évolution rassurante : la politique monétaire a pratiquement atteint ses limites. Ce constat peut être considéré comme rassurant dans la mesure où il oblige à repenser la manière de faire face aux replis conjoncturels. À l’occasion de la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE en septembre dernier, Mario Draghi avait lancé un cri de ralliement pour que la politique budgétaire prenne le relais et qu’elle stimule la croissance en aidant la politique monétaire à atteindre plus efficacement son objectif. La revue stratégique, menée par la Réserve fédérale, de ses objectifs, outils et pratiques en matière de communication s’inscrit dans la même optique.

Les résultats, très attendus, qui seront publiés au cours du premier semestre 2020, vont alimenter les spéculations autour d’un exercice similaire devant être mené par la BCE, d’autant que, pour citer Christine Lagarde, « rien ne sera négligé ». Cet examen se fera dans un contexte de préoccupation grandissante à l’égard des effets indésirables d’une période prolongée de taux d’intérêt négatifs. À ce propos, la banque centrale suédoise a pris cette semaine la décision de relever son taux directeur et de le ramener à zéro, malgré le ralentissement de l’économie, au motif que des taux d’intérêt négatifs peuvent finir par avoir des effets négatifs nets.

Un thème en particulier sera au cœur des débats de l’Eurosystème : le rôle de la banque centrale face aux enjeux du changement climatique. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré lors de son audition qu’elle était prête à opérer d’importantes avancées en matière de lutte contre le changement climatique. Cependant, les opinions sont partagées au sein du Conseil des gouverneurs, beaucoup de ses membres craignant que la BCE ne s’aventure ainsi sur un terrain politiquement miné.

Les préoccupations environnementales se sont multipliées en 2019, tandis que les émissions de CO2 ont continué d’augmenter et que notre planète est restée sur une trajectoire d’émissions élevées. La fréquence accrue des catastrophes naturelles (vagues de chaleur et inondations en Europe, incendies dans la forêt amazonienne brésilienne, en Californie et en Australie) pourrait être le signe précurseur des évolutions à venir. Les enjeux environnementaux sont de plus en plus pris en compte dans les décisions politiques. Récemment l’Union européenne a lancé plusieurs initiatives majeures, comme l’adoption d’une taxonomie des activités durables (essentielle pour formuler une politique environnementale et éviter le green washing, ou « écoblanchiment »), et l’annonce du Pacte vert, par la Commission européenne, dont l’ambition est de parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050 au sein de l’UE. Ces initiatives ont été particulièrement bien accueillies compte tenu des importants revers enregistrés en 2019 dans ce domaine.

La COP25 a été un échec : les pays n’ont pu se mettre d’accord sur les règles d’un marché international du carbone tandis que le président Trump a confirmé le retrait officiel des États-Unis de l’Accord de Paris le 4 novembre 2020, soit le lendemain de l’élection présidentielle américaine. La COP26, qui aura lieu du 9 au 19 novembre à Glasgow, revêt ainsi une importance cruciale. Nombre d’évolutions observées en 2019 influenceront donc le cours des événements en 2020. Les taux directeurs des banques centrales restent à des niveaux (très) bas, l’incertitude a peut-être légèrement diminué, mais les tensions commerciales et les préoccupations suscitées par un Brexit sans accord n’ont pas disparu. Cependant, les données d’enquête récentes laissent espérer un certain regain de la croissance en 2020. C’est tout ce que nous souhaitons nos lecteurs.

Partager l'article:

Articles Recents

S'abonner

VIDÉOS SPONSORISÉES
VIDÉOS SPONSORISÉES

00:00:30

OPPO Reno12 : L’Alliance Parfaite entre Design, Intelligence Artificielle et Performance

Les séries Reno12 d'OPPO marquent une avancée significative dans le domaine de la photographie mobile grâce à l'intégration poussée de l'intelligence artificielle.
00:02:15

Abdelaziz Makhloufi, PDG de Cho Group, met en lumière l’excellence de l’huile d’olive tunisienne sur BFM Business

Fort de son expertise reconnue dans le secteur oléicole, Abdelaziz Makhloufi, Président-directeur général du groupe Cho, a saisi l'opportunité de l'émission BFM Business pour promouvoir l'huile d'olive tunisienne à l'échelle internationale.
00:00:32

Lancement du nouveau Huawei Nova Y61

Huawei Consumer Business Group annonce le lancement du HUAWEI nova Y61, le plus récent smartphone de la série HUAWEI nova Y.

CONTENUS SPONSORISÉS
CONTENUS SPONSORISÉS

Ramadan : Un Mois Propice pour rompre avec la cigarette

Le mois sacré de Ramadan offre une opportunité unique pour ceux qui désirent se libérer de l'emprise de la cigarette.

OPPO A78, le nouveau smartphone bientôt en Tunisie

OPPO, la marque leader sur le marché mondial des appareils connectés, vient d’annoncer l’arrivée sur le marché tunisien de son dernier smartphone A78, à partir du 1er septembre 2023.
00:03:27

OPPO Tunisie lance les nouveaux smartphones Reno8 T 4G, Reno8 T 5G, un design élégant et une fluidité totale

OPPO vient d’annoncer le lancement, en Tunisie, de ses derniers modèles de smartphones de la série Reno, les nouveaux Reno8 T et Reno8 T 5G, avec une offre spéciale durant tout le mois de mars 2023.

Oppo consolide sa position et met en avant la nouvelle technologie de son Reno7

OPPO, la marque internationale leader dans l’industrie des smartphones et des objets connectés, a développé ces dernières années sa position et ses activités en Tunisie, dans le cadre d’une extension sur les marchés de la région Moyen Orient et Afrique.

A lire également
A lire également

La Tunisie célèbre la IXe Semaine de la Cuisine Italienne : les pâtes au cœur de la Méditerranée

La Tunisie célèbre les saveurs de l'Italie ! Rejoignez-nous pour la Semaine de la Cuisine Italienne et découvrez les liens culinaires entre les deux pays. Au menu : dégustations, ateliers, et une masterclass exceptionnelle sur les pâtes.

Tunisie : Une nouvelle ère pour l’investissement grâce à la plateforme numérique

La Tunisie lance une plateforme numérique innovante pour faciliter les démarches administratives et attirer les investissements étrangers. Découvrez comment investir en toute simplicité.

26ème Forum International de Réalités : Le tourisme méditerranéen, moteur économique en mutation, se réinvente à Hammamet

Le tourisme méditerranéen face aux défis du XXIème siècle. Experts et décideurs réunis au 26ème Forum International de Réalités pour repenser l'avenir du secteur. Durabilité, numérique, coopération : les enjeux clés pour un tourisme responsable.

38ème Journées de l’Entreprise : S’adapter aux grands changements pour réinventer l’entreprise de demain

Les 38èmes Journées de l'Entreprise à Sousse : un rendez-vous incontournable pour les dirigeants qui souhaitent adapter leur entreprise aux grands changements et saisir les nouvelles opportunités. Réforme des chèques, géopolitique, intelligence artificielle... tous les sujets clés seront abordés

SMART Tunisie : Fin du contrat de liquidité, quelles conséquences pour les investisseurs ?

Découvrez les raisons qui ont conduit à la fin du contrat de liquidité de SMART Tunisie, leader de la distribution IT en Tunisie. Quelles en sont les conséquences pour les investisseurs ?

La production industrielle américaine recule de 0,3% en octobre, pesant sur l’économie

La production manufacturière aux États-Unis est en berne. Quelles sont les implications pour l'économie ?

Budget 2025 Tunisie : Un fort investissement pour soutenir le pouvoir d’achat et stimuler les exportations

Le budget tunisien 2025 alloue 3,9 milliards de dinars au commerce, avec un focus sur les subventions alimentaires et le renforcement des contrôles économiques. Découvrez les implications pour les consommateurs et les entreprises.

Royaume-Uni : Le PIB ne décolle pas, croissance limitée à 0,1% au 3ème trimestre

L'économie britannique ralentit : le PIB n'a progressé que de 0,1% au 3ème trimestre 2024. Découvrez les raisons de ce ralentissement et les perspectives pour l'avenir.