La Société « Carthage Cément » (société confisquée) a décidé de proroger jusqu’au 6 mars 2020 inclus, la période de souscription à l’augmentation de son capital social d’un montant de 172 MD à 395 MD, selon le site électronique du Conseil du Marché Financier.
Cette décision intervient une semaine après les affirmations du directeur général de la société « Alkarama Holding » qui gère les propriétés confisquées, Adel Karar que le taux de souscription a atteint 80%.
La souscription a été lancée le 17 janvier 2020, pour porter le capital de 172 millions de dinars (MD), à 396 MD (+268 MD), avec un prix d’émission de 1,200 dinar.
A cet égard, 68 MD sont libérés par compensation des créances revenant à BINA Corp et El Karama Holding (à l’Etat), et le reste, soit 200 MD est à lever sur le marché financier. Cette augmentation de capital s’inscrit dans le cadre du plan de restructuration financière de la société.
Adel Karar avait précisé lors d’une communication financière, que le droit de souscription revient en premier lieu et principalement, aux anciens associés, et en cas de non aboutissement de l’opération, il y aura recours aux banques, dans la limite de 80 MD.
Un accord global pour la participation des banques à l’opération d’augmentation de capital de la société Carthage Cement a été décidé, en vue de rembourser une partie de sa dette bancaire, outre le rééchelonnement du reste de la dette sur une période de 12 ans, avec la révision à la baisse du taux d’intérêt, avait-il précisé.
Quatre banques sur 8 qui s’intéressent à cette opération, ont déjà, obtenu, l’approbation de leurs conseils d’administration pour participer à cette augmentation.
L’Etat, qui est actionnaire majoritaire dans la société, a pour objectif de préparer la cession de la société Carthage cement, tout en maintenant sa part majoritaire dans son capital, avait-il dit, annonçant qu’un appel à manifestation d’intérêt aux investisseurs pour la cession de Carthage Cement, qui est aujourd’hui leader dans le secteur avec un part de marché de 20%, sera lancé la semaine prochaine.
Il est à rappeler qu’une première tentative de vente de Carthage Cement avait échoué, faute d’offres sérieuses de la part des investisseurs, à cause de plusieurs défaillances dont souffre la société (sureffectif, endettement important et baisse de la vente locale…). La société a préparé à cet égard, un business plan (2019-2023) qualifié par Grar de « réaliste », pour combler les principales défaillances de la société, supportées durant cinq ans ( 2014-2018).
En 2019, la société a pu réduire le nombre de son personnel (passant de 1188 en 2014, à 820 en 2019), et mettre fin au contrat d’exploitation liant Carthage Cement à NLS (la société danoise chargée de l’exploitation et de la maintenance de l’usine). Ce contrat a coûté 159 MD à la société depuis son entrée en application (sur une période de 5 ans).
Carthage cement qui fonctionne actuellement, uniquement avec des compétences tunisiennes, a pu améliorer ses ventes locales de Ciment, pour atteindre en 2019, 1million 400 tonnes, contre 822 mille tonnes en 2014.
Le résultat brut d’exploitation de la société est passé de 41,7 MD réalisé en 2014, à 72,7 en 2019. Par ailleurs, 150 mille tonnes de ciment seront exportées vers l’Europe à partir de mars 2020.
A rappeler également que l’Etat tunisien détient directement et indirectement (par la confiscation des parts de BINA Corp), un bloc majoritaire dans l’actionnariat de la société de 50,24%.
Les investisseurs ont échangé dans la Bourse de Tunis des titres de Carthage Cément à un prix de 1,200 dinar, selon les données récoltées sur la première séance du 27 février 2020.