L’Italie, pays le plus touché en Europe par l’épidémie de Covid-19, connaîtrait une sévère récession en 2020 avant de rebondir modérément en 2021. L’effet de rattrapage attendu au deuxième semestre 2020, un important plan de relance et la forte chute des prix du pétrole ne compenseront que partiellement la baisse d’activité provoquée par la pandémie. La croissance connaîtra un léger rebond en 2021-2022. Le taux de chômage recommencera à augmenter en 2020.
La consommation des ménages sera sévèrement touchée au premier semestre du fait des mesures de confinement mises en place par le gouvernement pour éviter la propagation du virus. La consommation dite « non-essentielle » représente environ 20 % de la consommation des ménages et le rattrapage au second semestre ne sera que partiel.
La consommation publique soutiendra la croissance grâce à un plan de relance de 25 milliards d’euros annoncé par le gouvernement. Les mesures comprennent un soutien aux travailleurs touchés par des licenciements temporaires, des fonds supplémentaires pour les petites et moyennes entreprises impactées par les fermetures et un moratoire sur les remboursements des prêts hypothécaires des entreprises et des particuliers.
mondiales. Elles subiraient une baisse de leurs marges et réduiraient nettement la voilure en termes d’investissement. Plus la crise durera, plus il sera difficile pour les entreprises d’éviter les faillites, et les créances douteuses augmenteront à nouveau, mais seulement modérément dans le cadre de notre scenario.
La demande extérieure restera faible cette année en raison de l’impact économique mondial de la pandémie de Covid-19. Les importations devraient se contracter plus fortement que les exportations car l’économie nationale est plus durement touchée que ses principaux partenaires commerciaux. La contribution extérieure à la croissance serait donc légèrement positive en 2020.
Le pays devrait connaître un léger rebond en 2021 et 2022, grâce à la reprise du cycle européen, à une politique monétaire très accommodante et une hausse modérée des prix du pétrole. La demande intérieure resterait modérée au cours des deux prochaines années. L’activité dans le secteur de la construction resterait atone. La consommation des ménages se redresserait légèrement, mais n’offrirait qu’un soutien modeste à la croissance.
Avec le plan de relance de 25 milliards d’euros et une contraction du PIB, le déficit budgétaire devrait dépasser 3 % du PIB en 2020 et diminuer ensuite, la plupart des mesures n’étant que temporaires. Le ratio de dette publique augmenterait à nouveau. Les règles budgétaires européennes seront assouplies en raison de circonstances exceptionnelles et le risque d’une procédure de déficit excessif lancée à l’encontre de l’Italie reste faible. Toutefois, nous nous attendons à ce que la réaction du marché soit très sensible aux nouvelles économiques et aux mesures de politique monétaire, et les spreads souverains peuvent rester volatils.