Les incertitudes sont élevées, le pays étant confiné depuis le 14 mars, avec un manque de clarté sur l’ampleur du plan d’aide. La fragmentation du paysage politique et l’absence de majorité au parlement pourraient limiter la capacité d’action du gouvernement
La pandémie de Covid-19 devrait causer une dépression en 2020. Un ensemble d’aides d’État de 18 milliards d’euros avait été annoncé, mais le montant total devrait être révisé à la hausse prochainement.
Les exportations devraient être durement touchées, car les recettes touristiques des non-résidents représentent près de 6% de l’économie. Les effets atténuants de la baisse des prix du pétrole, de la politique monétaire accommodante et des mesures gouvernementales en faveur des entreprises et les ménages devraient permettre de soutenir la reprise au 2S20.
La consommation des ménages se contracterait au cours du premier semestre de 2020 et ne se redresserait que partiellement au second semestre. L’inflation serait quasi-nulle en 2020, renforçant le pouvoir d’achat des ménages qui ont bénéficié d’une nouvelle augmentation du salaire minimum en janvier. Une grande partie de ces hausses de revenus seraient épargnée en 2020.
Poids important des services aux particuliers
Le taux de chômage augmenterait faiblement en 2020 car les entreprises seraient encouragées à éviter les licenciements. Il augmenterait ultérieurement en raison d’une croissance inférieure au potentiel et pourrait dépasser 15 % en 2022. L’investissement se contracterait en 2020 après six années de forte croissance, en raison de l’incertitude accrue quant à la durée et à la profondeur de la crise sanitaire.
L’augmentation des salaires autour du salaire minimum continuera à éroder les marges des entreprises et à peser sur leur capacité d’autofinancement. L’activité dans le secteur de la construction devrait également se contracter du fait des mesures de confinement. L’investissement serait faible en 2021 et repartirait en 2022 avec la reprise économique mondiale.
Des salaires toujours orientés à la hausse
Les écoles sont fermées à travers le pays et un premier train de mesures économiques a été annoncé jeudi 12 mars (EUR 18 Mds). Le gouvernement devrait annoncer d’autres mesures pour atténuer les conséquences économiques et sociales de la crise, avec des aides aux entreprises et aux travailleurs. Les employeurs doivent permettre au personnel de travailler, cette option devant être choisie chaque fois que cela est possible. La plupart des procédures judiciaires sont suspendues. Le feu vert pour rester ouvert s’applique essentiellement aux supermarchés, pharmacies et stations-service.
Après avoir atteint en 2019 son plus bas niveau en dix ans, le déficit public augmenterait à nouveau en 2020 en raison du ralentissement de l’économie et des mesures prises par le gouvernement pour soutenir la croissance et atténuer les effets négatifs de la crise sanitaire.