Monsieur Bilel Sahnoun, directeur général de la Bvmt ,a déclaré que la Bourse de Tunis a enregistré, ces derniers jours, une évolution positive, ce qui montre que notre marché financier a réussi à se maintenir et marque même un début de rétablissement. Il a ajouté dans cet entretien accordé à la TAP que l’indice de référence, le Tunindex s’est redressé de 0,5%, cette semaine (du 13 au 17 avril courant), à 6 282,08 points. Les volumes ont enregistré une légère amélioration comparativement, à la deuxième semaine du mois d’avril.
Monsieue Sahnoun a remarqué, dans ce cadre, que depuis le début du mois de janvier 2020, le Tunindex a régressé de 12%, ce qui peut être considéré comme « modéré », surtout comparativement aux autres bourses du monde, qui ont connu une chute variant entre -25% et -35%.
Il a affirmé en outre, « Si nous avons réussi à contenir la baisse à -12%, c’est grâce à trois facteurs essentiels: Primo, l’effort d’anticipation déployé avec la limitation de la variation des cours boursiers à +/- 3%, contre +/- 6% auparavant. L’avantage, à ce niveau, c’est que nous n’avons pas suspendu l’activité de la bourse, et nous avons permis aux investisseurs de ne pas subir des variations importantes, qui peut induire un effet de panique suivi de ventes massives ». Le premier responsable de la Bourse a poursuivi en expliquant, Secondo, vu que les investissements étrangers ne représentent que 25% de l’ensemble de la capitalisation boursière, dont 2% uniquement, ont un caractère volatil, cela nous a épargné de grandes pertes, étant donné que les investisseurs étrangers à caractère volatil, se sont retirés des marchés émergents, tels que notre marché financier, pour se rabattre vers des placements moins risqués ou monétaires.
Tertio, « la physionomie de nos investisseurs, composés à la fois d’institutionnels et de petits porteurs, a permis d’atténuer les répercussions de la crise, surtout que la majorité de transactions boursières sont menées par les petits porteurs ».
D’après le DG de la BVMT, « d’autres places qui sont portées, essentiellement, par des institutionnels, ont vu leurs activités chuter, parce que les institutionnels sont obligés de communiquer les performances de leurs portefeuilles aux actionnaires, et dans des cas pareils, ils optent, automatiquement, pour la liquidation de certaines positions et pour des arbitrages pas toujours en faveur des produits boursiers ».
« Pour notre cas, il n’y a pas eu cette panique, car les petits porteurs, plus conservateurs, préfèrent garder leurs portefeuilles, tout en espérant recouvrer leurs pertes potentielles, après la crise », a-t-il encore confirmé.
Et en guise de conclusion, le directeur général de la Bourse de Tunis a estimé que « les sociétés cotées n’ont pas subi de plein fouet cette crise due à la pandémie du coronavirus », ajoutant que le secteur financier, qui représente environ 52% de la capitalisation boursière, s’attend à un coût très important de la relance, après la fin de la crise « .
Par ailleurs, il s’est félicité de la réussite du plan de continuité de fonctionnement du marché boursier, durant cette période du confinement général, et ce grâce au recours à la télétravail.
Pour ce qui est des actions à mobiliser pour atténuer les répercussions de la pandémie, Sahnoun a fait savoir que la Bourse de Tunis gardera les mêmes mesures prises dés le début de la crise, dont notamment la limitation de la fourchette de variation des cours des titres cotés à +/- 3% et la réduction de 2 heures de la durée de la séance, de 9h00 à 12h00 (alors qu’elle durait auparavant de 9h00 à 14h00).
En outre, la BVMT souhaite parvenir à lancer un nouveau produit « Comptes Epargnes Actions Entreprises », lequel est destiné à financer exclusivement les augmentations de capital des PME, qui sont cotées sur le marché alternatif de la bourse.
« Nous avons avancé cette proposition dans le cadre de la Loi de Finances 2020, mais elle n’a pas été retenue, bien qu’elle soit une solution, garantissant le sauvetage des entreprises souffrant de difficultés », a-t-il noté, formant le souhait que ce nouveau produit soit adopté, durant cette conjoncture délicate.