Le confinement total a eu son impact sur la demande L’Observatoire national de l’énergie et des mines, relevant du ministère de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, a publié un bulletin consacré à l’impact de la crise du coronavirus sur la demande de l’énergie en Tunisie.
Les mesures prises par le gouvernement suite à la propagation du coronavirus à partir de mi-mars ont limité l’activité économique ainsi que les déplacements des ménages. L’objectif recherché par les pouvoirs publics était d’éviter la contamination d’un grand nombre de citoyens, dont certains ont été orientés vers le télétravail. Les données disponibles sur l’offre et la demande de l’énergie pour le premier trimestre de 2020 montrent clairement l’impact de la crise du coronavirus sur les principaux indicateurs du secteur de l’énergie et, plus particulièrement, sur la demande qui a connu une stagnation, voire une régression importante.
Diminution du trafic routier
En effet, en ce qui concerne les produits pétroliers, la consommation a enregistré une baisse de -21% au cours du mois de mars 2020 par rapport au même mois en 2019, alors qu’elle était en hausse au cours des deux premiers mois de l’année en cours. Après le couvre-feu décrété par l’Etat, le trafic routier a connu une baisse importante, d’autant plus qu’une autorisation est demandée des automobilistes qui sont obligés d’emprunter la route pour des services urgents. Le kérosène utiliser pour alimenter les avions de ligne est le produit le plus touché par la baisse de la demande (-56%), suivi par le fuel industriel (-30%), l’essence (-25%) et le gasoil (-19%). La Tunisie ayant fermé ses frontières aériennes et maritimes, les avions ne demandent plus de kérosène, ce qui explique la chute de la demande. Quant au gaz GPL utilisé en grande partie dans le secteur résidentiel, il a connu une augmentation de la demande de +13%. Le GPL domestique, qui représente
près de 95% de la demande, s’est accru à lui seul de +16%. Durant la période allant du 22 au 31 mars 2020, on constate une baisse pour la plupart des produits énergétiques. L’Observatoire estime que la demande de l’essence a chuté de près de -74%, celle du gasoil de -56% et celle du fuel de près de -90%.
Chute de la demande du gaz naturel
La consommation du Jet aviation et suite à la fermeture de l’espace aérien, elle est devenue presque nulle. Pour le gaz naturel, la consommation a chuté de -9% au cours du mois de mars par rapport à mars 2019. Cette baisse a touché la consommation du secteur électrique de -6% et les usages finaux tous secteurs confondus de -15%. A noter que le secteur résidentiel, qui représente près de 18% de la demande totale, a enregistré une évolution positive contre une chute de la demande de l’industrie, premier secteur consommateur du gaz (consommation finale). En comparaison de la moyenne de la demande avant et après le confinement, l’Observatoire a enregistré une baisse de -26% de la demande totale de gaz répartie entre 23% pour la production d’électricité et 32% pour les usages finaux.