Déterminer le prix de pétrole de façon mensuelle est une démarche intelligente dans la mesure où elle va tenir compte des cours pratiqués sur le marché international. Une telle décision fait suite à l’institution du mécanisme de régulation automatique du prix de pétrole en tenant compte de la hausse ou de la baisse des prix qui se répercutent sur le prix final de vente. En cas de baisse, comme c’est le cas actuellement, c’est le consommateur final qui doit en bénéficier en payant moins le prix de l’essence. Etant un pays à faible production, la Tunisie n’est pas impliquée dans la définition des cours, mais peut formuler ses observations.
Les cours des hydrocarbures sur le marché international ont toujours connu des fluctuations avec des révisions à la hausse ou à la baisse en fonction des évènements qui ont lieu dans les différents pays et notamment ceux qui sont producteurs de pétrole. Les révisions se font souvent à la hausse compte tenu de l’abondance des quantités de pétrole. Les producteurs se mettent ainsi d’accord aussi bien sur les quantités à écouler que sur le prix qui est défini en fonction de l’offre et de la demande.
Les hydrocarbures ont un rôle important à jouer dans les économies du monde entier, y compris en Tunisie. La hausse du prix du pétrole peut amener les industriels à augmenter le prix de vente au public. C’est que le pétrole et ses dérivés sont intégrés dans la fabrication de plusieurs produits dont les produits alimentaires qui sont très prisés par les consommateurs et dont les prix ne sont pas homologués par l’administration. Une conjoncture défavorable Or, le cas qui se présente actuellement est plutôt défavorable du pétrole puisque le prix a baissé de façon sensible sur le marché international.
En effet, face à l’abondance des quantités produites, une demande en récession a été constatée. En plus, les quantités produites n’ont pas trouvé assez d’espaces pour être stockés. Aux Etats-Unis d’Amérique, le brut a chuté à moins de 1 dollars. C’est une aubaine pour les produits importateurs, comme la Tunisie, d’en acheter de grandes quantités et de les stocker pour faire des bénéfices. Il s’est avéré, cependant, que notre pays ne dispose pas d’assez d’espace de stockage de ce produit qui est raffiné par la Société tunisienne des industries pétrolières (Stir).
A noter que le ministère de l’Energie a tenu à préciser, dans un communiqué publié avant-hier, samedi 2 mai 2020, que la révision des prix des carburants est désormais mensuelle, comme il a été décidé le 31 mars 2020. Les prix de vente de l’essence sans plomb, du gasoil et gasoil sans soufre sont fixés par un comité selon un mécanisme mensuel d’ajustement automatique et après avoir pris connaissance de la moyenne des prix des importations en dinar tunisien pour chacun des matériaux précités au cours d’une période d’un mois qui se termine avant le premier jour du mois concerné par la révision.
Déterminer le prix de pétrole de façon mensuelle est une démarche intelligente dans la mesure où elle va tenir compte des cours pratiqués sur le marché international. Une telle décision fait suite à l’institution du mécanisme de régulation automatique du prix de pétrole en tenant compte de la hausse ou de la baisse des prix qui se répercutent sur le prix final de vente. En cas de baisse, comme c’est le cas actuellement, c’est le consommateur final qui doit en bénéficier en payant moins le prix de l’essence. Etant un pays à faible production, la Tunisie n’est pas impliquée dans la définition des cours, mais peut formuler ses observations. En fait, la production du pétrole en Tunisie n’a pas connu de grandes évolutions au cours des dernières années à cause de la diminution de la productivité des champs anciens et le nombre limité de nouveaux champs. D’où l’impératif de continuer à importer d’importantes quantités de pétrole pour satisfaire une demande en accroissement d’une année à l’autre compte tenu du développement du tissu économique et industriel, de l’amélioration du niveau de vie des citoyens, de l’extension urbaine et de l’évolution du parc automobile.
Pour toutes ces raisons, les pouvoirs publics sont tenus de poursuivre les importations en subissant les hausses des prix qui causent, cependant, des pressions sur le budget de l’Etat car ce produit est soumis à la subvention malgré l’activation du mécanisme de régulation automatique des prix. La Tunisie devrait profiter de cette aubaine pour importer les quantités de pétrole dont elle a besoin en aménageant, au préalable, les citernes de stockage, et ce, pour pouvoir utiliser de façon rationnelle et progressive, et approvisionner le marché durant cette période.