Le PIB de la Tunisie subira un recul estimé à 2,5 % en 2020, dû à l’impact économique du coronavirus. Il se redressera cependant de 2,5 % en 2021, selon les dernières prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), publiées mercredi.
D’après la dernière édition de « Regional Economic Prospects de la BERD », qui rend compte des perspectives économiques de ses régions d’opérations, les mesures pour contenir le virus ont un impact négatif sur la demande dans le pays ainsi qu’en Europe, principale partenaire commerciale de la Tunisie. L’économie du pays subit également, une contraction attendue de son secteur agricole, due aux faibles précipitations au début de l’année et au recul des apports mondiaux d’investissement direct étranger.
La croissance pourrait être soutenue par la baisse des prix mondiaux du pétrole et les réformes s’inscrivant dans le cadre d’un nouveau programme appuyé par le Fonds monétaire international, selon le rapport.
Dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen de la BERD, l’impact négatif du coronavirus devrait se manifester dans le tourisme, et par un recul de la demande intérieure du fait des mesures de confinement, une diminution de la demande des principaux partenaires commerciaux et un ralentissement des flux d’investissement direct étranger. En moyenne, les économies de la région devraient connaître une contraction de 0,8 % en 2020 avant de rebondir pour atteindre une croissance de 4,8 % en 2021.
En ce qui concerne les autres économies de la région, la Jordanie, le Liban et le Maroc devraient aussi subir un tassement de leur croissance cette année. L’Égypte, en revanche, affichera selon les projections un faible taux de croissance de 0,5 %. Le Liban, déjà plongé dans la récession en 2018 et en 2019, sera sans doute confronté à un recul brutal de 11 % en 2020.
À travers toutes les régions de la BERD, les économies pourraient se contracter de 3,5 % en moyenne cette année, sous l’effet du coronavirus, une reprise de 4,8 % étant possible en 2021, le rapport prévenant cependant que ces projections sont sujettes à des « incertitudes sans précédent ». Le rapport suppose un impact limité de la crise sur l’évolution à long terme des résultats économiques, avec un redémarrage de la croissance à la fin du troisième trimestre, mais des effets économiques, politiques et sociaux importants à plus long terme.
« Si la distanciation sociale reste en vigueur beaucoup plus longtemps que prévu, la récession pourrait être bien plus profonde et il faudra des années avant de retrouver les niveaux de production par habitant de 2019 », peut-on lire dans le rapport.
Dans l’ensemble des régions d’opérations de la BERD, les mesures de confinement ont eu un impact sur l’offre et la demande intérieures. Parmi les chocs externes figurent une chute brutale des prix des matières premières, qui pèse sur les exportateurs de ces marchandises, des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales, un effondrement du tourisme et un recul des envois de fonds des expatriés.
La BERD investit dans des économies émergentes de l’Europe centrale et orientale jusqu’en Asie centrale, au Moyen Orient et en Afrique du Nord.