le taux de change du dinar résiste à la crise de la Covid-19le taux de change du dinar a résisté face à la devise, pendant la crise de la Covid-19. Cette dernière a entraîné une récession de la valeur des exportations et la suspension de l’industrie du tourisme récepteur.
Les revenus des exportations et du tourisme sont considérés en Tunisie comme étant les principales sources de devise, qui a été fluctuante durant les deux dernières années, ayant, ainsi, un impact négatif sur le taux de change.
Le dinar tunisien est resté quasiment stable les derniers mois pour deux raisons.
Quant au premier facteur, qu’il s’agit de l’importante réserve en devises provenant principalement du secteur du tourisme ainsi que des dons et crédits.
Le deuxième facteur revient à la perturbation qui a touché le marché international de change et la dévaluation des monnaies étrangères, dont le dollar américain.
Il y a des craintes contre une éventuelle dépréciation du dinar tunisien après la pandémie car la crise de l’économie tunisienne est plutôt structurelle et non pas liée uniquement au contexte du coronavirus, surtout si on n’accélère pas les réformes économiques.
Les secteurs exportateurs n’ont pas suffisamment repris leur activité, y compris le tourisme et les investissements étrangers directs, dont le retour n’est pas prévu pendant 2020″.
Un autre facteur derrière la stabilité du taux de change du dinar qui est le déficit de la balance commerciale, dû à la diminution plus importante des importations par rapport aux exportations.
Mohamed Sadok Jebnoun, a souligné que « la Banque centrale tunisienne (BCT) a réussi à fixer le prix de change » et que « grâce à la réserve en devises, il n’y aura pas de grand déclin au niveau de la valeur du dinar ».
Selon les statistiques de la BCT, la réserve en devises a atteint 21,7 milliards de dinars, l’équivalent de 134 jours d’importation, jusqu’au 22 mai courant.
Dans le même contexte, Jebnoun a considéré que « la diminution des exportations, bien qu’elle dépasse 10%, n’a pas été catastrophique comme prévu ».
Il a précisé qu’il existe une possibilité d’une nouvelle expansion au niveau des exportations et de leur qualité et que « nous devons exporter les produits agricoles aux pays voisins comme l’Algérie et le Maroc ainsi que tout le continent africain ».
L’expert a indiqué, dans le même ordre d’idées, qu’il est nécessaire de financer les sociétés exportatrices pour réduire les taux d’intérêt auprès de la BCT et d’apporter un appui aux structures gérant les exportations vers l’étranger, dont les Centres de promotion des exportations.
« Il faut faciliter les critères d’exportation et lever toutes les taxes sur les produits exportés directement ou indirectement, jusqu’au premier semestre de 2021, afin de garantir une forte reprise de la production », a-t-il assuré.
Les chiffres officiels en Tunisie indiquent que les exportations ont considérablement diminué en avril dernier, de 48,9% sur une base annuelle.
Les exportations ont diminué de 20,6% durant les 4 premiers mois de l’année courante, par rapport à la même période de l’année 2019.
Les importations ont également régressé de 46,8% en avril dernier et de 21,5% durant les 4 premiers mois de l’année, sur une base annuelle.
L’expert Mohamed Sadok Jebnoun a souligné que « le tourisme est lié à l’évolution de la pandémie » et qu’il y aura des changements radicaux dans le secteur.
Il a précisé que le tourisme deviendra « élitiste » et dépendra de la disponibilité des moyens de protection contre la Covid-19.
« Le tourisme en Tunisie doit répondre aux nouveaux critères internationaux, l’État doit donc fournir près de 2 milliards de dinars pour restructurer le secteur et doit œuvrer à l’optimisation des services hôteliers », a ajouté Jebnoun.
On ne peut pas compter sur la reprise des activités touristiques sauf pour le tourisme intérieur ou maghrébin, en cas d’amélioration de la situation sanitaire.
« Les marchés classiques du tourisme ne reprendront pas avant 2021 », a-t-il poursuivi.
Les autorités tunisiennes prévoient des pertes de près de 4 milliards de dinars dans le secteur touristique, en plus de la disparition de 400 mille postes d’emploi à cause de la crise de la Covid-19.