Les travaux des huit commissions techniques formées dans le cadre du plan de la relance économique mis en œuvre par le gouvernement de Elyes Fakhfak, ont abouti à un ensemble de recommandations et de propositions dont la création d’un fonds d’assurance contre la perte d’emplois dans un délais ne dépassant pas neuf mois.
Les participants à ces travaux ont également, recommandé d’accélérer le paiement des dettes de l’État et des entreprises publiques auprès des sociétés d’approvisionnement et des entrepreneurs, d’organiser le travail à distance, d’encourager le travail à mi-temps et de créer un portail dédié à la carte d’identité nationale et au passeport.
Le chef du gouvernement a donné mardi 2 juin 2020, le coup d’envoi des travaux des commissions techniques chargées de la préparation du plan de relance économique en vue de le présenter à l’ARP, le 25 juin 2020.
Ce plan devrait permettre d’accompagner les secteurs et les entreprises dans la reprise de leurs activités et de se préparer pour le prochain plan quinquennal de développement, selon les priorités convenues dans du document contractuel du gouvernement.
Les travaux des commissions ont porté sur la souveraineté nationale et le renforcement de la sécurité, la préservation des postes d’emploi, la relance par secteur, l’employabilité de la main-d’œuvre, l’adaptation aux exigences de l’étape post-COVID-19, ainsi que la mobilisation des ressources de financement et la garantie de l’efficacité des dépenses publiques.
Les commissions se sont penchées en outre, sur la question de la réduction des procédures administratives et la numérisation de la plupart d’entre elles, la concrétisation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, le monopole et la contrebande, et la réalisation des projets d’infrastructure bloqués, ainsi que l’adoption d’une solution radicale pour le problème du bassin minier de Gafsa et de l’énergie.
Parmi les recommandations avancées, selon un document de travail parvenu à l’agence TAP, figurent en ce qui concerne les PME et les TPE, la préservation des postes d’emplois, la relance de l’économie à travers la facilitation des conditions et des procédures d’obtention des avantages financiers, le développement de la gouvernance des structures d’investissement et d’exportation à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Il a, également, été recommandé de soutenir les artisans, les petits métiers et les jeunes promoteurs dans la reprise de leur activités après covid-19.
Renforcement de l’employabilité de la main-d’œuvre et l’adaptation aux exigences post-covid 19
Sur ce plan, il a été proposé de parachever les procédures de la création d’un fond d’assurance contre la perte des postes d’emplois dans un délais ne dépassant pas neuf mois, outre la mise en place d’une plateforme numérique commune pour tous les programmes et initiatives privées spécifiques à la formation et à l’accompagnement de tous les ministères et les intervenants.
Les participants ont appelé à organiser le travail à distance, à encourager le travail à mi-temps et à créer des mécanismes de financement spécifiques aux nouveaux projets innovants ainsi qu’a adopter la stratégie nationale de l’emploi et mettre en place un cadre institutionnelle, pour sa bonne gouvernance.
Diversification des sources de financement et garantie de l’efficacité des dépenses publiques
Les participants ont recommandé d’orienter la subvention aux ayant-droits et de réviser les contrats de cession afin de les améliorer conformément aux textes en vigueur, d’évaluer les actifs des établissements publics et d’adopter une nouvelle approche dans les services rendus par ces structures.
Il s’agit également, de réduire les formalités administratives, de remplacer les autorisations par des cahiers de charges, de mettre en place une plateforme numérique pour vérifier les diplômes nationaux (baccalauréat et diplômes universitaires) et numériser les circuits de distribution des produits subventionnés pou lutter contre la spéculation et la contrebande.
Dans le cadre de l’enseignement et du télé-travail, il a été recommandé de créer un projet modèle à distance concernant 5 ministère et de numériser le contenu des programmes pédagogiques pour tous les niveaux d’enseignement et de formation et l’intégrer dans les programmes officiels. les recommandations des huit commissions ont porté en outre, sur l’adoption rapide du nouveau code de l’aménagement du territoire, l’allégement du contrôle préalable pour l’octroi des marchés publics et le recours à la formule » projets clef en main »et la dynamisation du système national « INJEZ » pour suivre et évaluer les projets de développement.
Renforcement de la souveraineté nationale et de la sécurité
Les participants aux travaux des commissions techniques ont jugé nécessaire la mise en œuvre d’une stratégie commune d’urgence pour la lutte contre la violence et les crimes et la mise en place d’un programme de réadaptation et de réinsertion des prisonniers.
Par ailleurs, Il a été recommandé de garantir la couverture sanitaire intégrale à tous les citoyens, d’assurer un stock stratégique de médicaments et des équipements sanitaires et d’œuvrer à renforcer la souveraineté nationale dans le domaine économique et social.
Il convient de noter que d’après les estimations du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM), la Tunisie devrait enregistrer un taux de croissance négative de 4,3% en 2020.