L’économie britannique a amorcé une reprise en mai, mais nettement moins forte que prévu, avec la levée progressive des mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, qui avaient mis un coup de frein brutal à l’activité.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) est ressortie en hausse de 1,8% en mai sur un an, un chiffre inférieur aux anticipations des économistes interrogés par Reuters (+5,5%) après la contraction record de 20,3% enregistrée en avril.
Sur les trois mois à mai, la chute du PIB s’est ainsi nettement accentuée, à 19,1%, après un recul de 10,4% sur la période février-avril.
L’activité dans le secteur des services n’ayant pas rebondi comme prévu (+0,9%), ces chiffres sont susceptibles d’alimenter les doutes sur le rythme de la reprise économique en Grande-Bretagne.
“Les chiffres d’aujourd’hui soulignent l’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés. Je sais que les gens sont préoccupés par la sécurité de leurs emplois et de leurs revenus”, a déclaré le ministre des Finances, Rishi Sunak, après la publication de ces statistiques.
Il a présenté la semaine dernière un nouveau plan de relance de 30 milliards de livres (33,3 milliards d’euros) pour tenter de limiter l’augmentation du chômage.
Les mesures de soutien à l’emploi seront toutefois progressivement supprimées entre août et octobre et la Banque d’Angleterre a mis en garde contre le risque d’une forte augmentation du nombre de chômeurs.
“Des mesures de relance budgétaire plus importantes seront probablement nécessaires pour une reprise durable”, a déclaré Suren Thiru, directeur de la recherche économique à la Chambre de commerce britannique.
“La reprise de l’économie en mai est plus probablement un reflet du retour partiel de la demande à mesure que les restrictions sont progressivement levées plutôt que la preuve d’un véritable redressement”, a-t-il ajouté.
Le Fonds monétaire international a prédit le mois dernier que l’économie britannique reculerait de plus de 10% cette année, une baisse historique mais toutefois moins importante que celle prévue pour la France ou l’Italie.