Contre toute prévision, les investissements déclarés dans l’industrie maintiennent le cap et n’ont pas subi le choc prévu du Covid 19. Selon le bulletin de conjoncture de l’APII, une augmentation de 9.2% des investissements déclarés a été enregistré dans l’industrie au cours des six premiers mois de l’année. Des indicateurs au vert que ce soit pour les investissements à participation étrangère que pour les investissements dans les zones de développement régional. Même si le nombre de projets de création a baissé de près de 30% durant la période de référence, le bilan des investissements déclarés est globalement positif compte tenue d’une conjoncture économique et politique tourmenté.
Selon le bulletin de conjoncture de l’APII, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint le montant de 1648.2 MD, contre 1509.5 MD lors des six premiers mois 2019, enregistrant ainsi une augmentation de 9.2%. Le nombre de projets déclarés a atteint 1456 au cours des six premiers mois 2020 contre 2044 lors des six premiers mois 2019, soit une baisse de 28.8%. Ces projets permettront la création de 25243 postes d’emplois, contre 26532 postes d’emplois durant les six premiers mois 2019, soit une baisse de 4.9%. Par secteur, ce sont les secteurs des industries mécaniques et électriques, des industries de matériaux de construction, de la céramique et du verre, les industries du cuir et des chaussures et le secteur des industries diverses qui ont enregistré une croissance positive dans les intentions des investissements. Toutefois une baisse de régime a été observée dans le secteur agricole et agroalimentaire dont le volume des investissements déclarés s’est replié de 28,7%. Ont aussi diminué de 43.9% les investissements déclarés dans le secteur des industries chimiques et de 9% les industries dans le secteur du textile-habillement.
Vers la création d’une unité de fabrication d’équipements automobiles
Un total de 14 projets a été déclaré au mois de mai 2020 dont 5 projets de création. On retiendra notamment la création d’une unité de fabrication d’équipements automobiles d’un coût de 71MD, la création d’une unité de montage de voitures et Pickup d’une enveloppe de 14.5MD et la création d’une unité de fabrication de produits pharmaceutiques.
A juste titre, le bulletin de l’APII souligne la hausse de 23.1% des investissements déclarés dans le cadre des projets de création au terme du premier semestre 2020 contre un fléchissement en matière du nombre de projets et des emplois à créer.
Par ailleurs, les investissements industriels à 100% étrangers et en partenariat sont passés de 487.5 MD durant les six premiers mois de l’année 2019 à 678.5 MD durant la même période de l’année 2020, enregistrant ainsi une augmentation de 39.2%. Cette augmentation résulte de la hausse de 140.0% enregistrée au niveau de l’investissement 100% étranger compensant ainsi la baisse de 40.7% enregistrée par les investissements de partenariat.
Hausse de 240.9% des investissements déclarés à Tataouine ; les protestations se poursuivent à El Kamour
S’agissant des investissements déclarés dans les zones de développement régional, « les six premiers mois de l’année 2020 a été caractérisé par une augmentation de 2.3% au niveau de l’investissement déclaré dans les zones de développement régional avec 854.7 MD contre 835.3 MD durant les six premiers mois de l’année 2019 », note le bulletin de l’APII.
L’augmentation ainsi enregistrée au niveau des investissements déclarés dans les zones de développement régional est due essentiellement au gouvernorat de Tataouine dont les investissements déclarés ont enregistré une augmentation de 240.9% au cours des six premiers mois de l’année 2020 (150.0 MD contre 44.0 MD durant les six premiers mois 2019) suivi par les gouvernorats de Kairouan, Béja et Gafsa.
Néanmoins la hausse des investissements déclarés dans la région de Tataouine ne doit guère cacher le grondement de la rue à El Kamour, zone turbulente et en ébullition devenue théâtre de protestations sociales quasi-systématiques depuis ces trois dernières années.
Les protestataires poursuivent leur sit -in pour le 12ème jour consécutif autour de la vanne principale de pompage de pétrole et revendiquent la mise en application des accords conclus depuis 2017. Aujourd’hui et en attendant la formation du prochain gouvernement le climat purulent et la situation risque d’empirer.
La reprise des investissements reste tributaire de la stabilité politique et de la paix sociale. Un facteur à risque au vu d’un paysage politique incertain, imprévisible et en perpétuel changement.