La Banque de France (BdF) table désormais sur une contraction de 8,7% du produit intérieur brut (PIB) pour 2020, contre un recul de 10,3% estimé en juin, alors que la reprise économique s’avère plus rapide que prévu grâce notamment à la résilience de la consommation domestique.
En août, la perte moyenne d’activité par rapport à la normale est estimée à 5%, après -7% en juillet, et les perspectives économiques pour septembre suggèrent une stabilisation de l’activité, déclare la BdF dans sa dernière enquête mensuelle de conjoncture publiée lundi.
Au troisième trimestre, la croissance du PIB est attendue autour de 16% après une chute de 13,8% au deuxième trimestre marqué par le confinement généralisé instauré pour freiner la propagation du coronavirus.
La révision à la hausse de la prévision pour 2020 est tirée par la demande interne privée – consommation et investissement – qui a montré une meilleure résistance qu’attendu au deuxième trimestre, explique la BdF.
« Les indicateurs de court terme suggèrent que le rebond de la consommation privée devrait se poursuivre au deuxième semestre pour revenir sur un niveau proche de celui de la fin 2019 », indique-t-elle.
Pour le quatrième trimestre, la perte d’activité par rapport à la normale est estimée entre 3,5% et 4%.
Concernant 2021, la BdF attend une croissance de 7,4% du PIB, soit plus élevée que sa prévision précédente de 6,9% grâce au rebond plus rapide qu’anticipé de l’économie.
Pour 2022, la croissance économique de la France est attendue à 3% contre une prévision de 3,9% auparavant, le rebond plus important sur 2020 et 2021 réduisant l’effet de rattrapage sur cette année-là.
« Nous devrions retrouver en moyenne le niveau d’activité pré-covid au premier trimestre 2022 », déclare le gouverneur de la BdF, Villeroy de Galhau, dans un entretien au Monde paru lundi.
« Au mois de juin nous tablions plutôt sur mi-2022 : on gagne donc un à deux trimestres sur le rythme de la reprise, et la France rejoindrait le niveau pré-covid un peu avant la moyenne européenne », ajoute-t-il.
PIC DE CHÔMAGE AU PREMIER SEMESTRE 2021
La BdF estime que 825.000 emplois vont être détruits cette année, avant que l’économie ne recrée 125.000 postes l’an prochain et 600.000 en 2022.
Le taux de chômage devrait atteindre un pic autour de 11% au premier semestre 2021 et ne repasserait sous le seuil de 10% que dans le courant de 2022.
La BdF prévient néanmoins que ses prévisions sont marquées par d’importants aléas, avec au premier rang l’évolution de la situation sanitaire en France et dans le monde.
« L’environnement international est aussi l’objet de nombreux aléas, avec notamment un risque de ‘no deal Brexit’, » pointe la banque centrale.
Le plan de relance national de 100 milliards d’euros présenté au début du mois par le gouvernement est de nature à soutenir l’activité « mais avec une ampleur et un horizon qui restent à évaluer », indique la BdF.
Par ailleurs, le plongeon des exportations dans les secteurs comme le tourisme et l’aéronautique pourrait peser encore plus durablement sur l’activité, prévient la banque centrale.