La Banque d’Angleterre (BoE) a déclaré jeudi que l’économie britannique avait enregistré des performances supérieures aux attentes ces dernières semaines tout en expliquant continuer d’étudier la possibilité de recourir à des taux d’intérêt négatifs en cas de besoin.
Ce discours a fait reculer la livre sterling et les rendements des obligations d’Etat britanniques.
La BoE a laissé sa politique monétaire inchangée, un statu quo sans surprise, son taux directeur restant fixé à 0,1%, son plus bas niveau historique, et son programme d’achats d’actifs à 745 milliards de livres sterling (820 milliards d’euros environ), des décisions prises à l’unanimité des neufs membres du Comité de politique monétaire (MPC).
Mais elle se dit prête à prendre des mesures supplémentaires en soulignant les incertitudes liées à la pandémie de coronavirus et les risques d’une montée du chômage comme d’un choc post-Brexit.
« Les données récentes sur l’économie nationale ont été un peu supérieures aux attentes du Comité au moment du rapport d’août mais, étant donné les risques, il est difficile de juger si elles donnent des indications quand aux performances économiques à venir », explique-t-elle.
« Le Comité continuera de surveiller étroitement l’évolution de la situation et reste prêt à ajuster la politique monétaire afin de respecter son mandat. Le MPC continuera d’étudier la gamme des mesures qui pourraient être prises pour atteindre son objectif. »
La BoE ajoute que le comité a été informé « sur les projets de la Banque d’Angleterre visant à étudier comment un taux directeur négatif pourrait être mis en oeuvre efficacement dans le cas où les perspectives d’inflation et d’activité l’exigeraient à un moment donné de cette période de faibles taux d’équilibre ».
La livre sterling perdait près de 0,5% face au dollar et près de 0,4% face à l’euro vers 11h30 GMT tandis que sur le marché obligataire, le rendement des emprunts britanniques à deux ans tombait sous 0,2%. La Bourse de Londres, elle, restait orientée à la baisse.
« Le discours (de la BoE, ndlr) se durcit et il est possible que les taux d’intérêt passent en territoire négatif s’il n’y a pas d’accord sur le Brexit », commente Naeem Aslam, analyste d’AvaTrade.
La BoE, son gouverneur, Andrew Bailey, et plusieurs autres membres du MPC ont déclaré ces derniers mois qu’ils continuaient d’évaluer les avantages et les inconvénients des taux négatifs en s’inspirant d’autres banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ) entre autres.
Le Royaume-Uni a subi la contraction économique la plus violente des pays du G7, son produit intérieur brut (PIB) ayant chuté de 20% sur le trimestre avril-juin, et certains économistes s’attendent à ce que la BoE augmente son programme d’achats d’actifs en novembre.