Les principales Bourses européennes reculent mercredi dans les premiers échanges, Donald Trump ayant déjoué les pronostics en remportant certains Etats pivots, ce qui rend l’issue du scrutin pour accéder à la Maison blanche plus incertaine que prévu.
À Paris, l’indice CAC 40 perd 0,38% à 4.787,22 points vers 08h43 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,16% et à Londres, le FTSE abandonne 0,2%.
L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 0,98%, le FTSEurofirst 300 recule de 0,41% et le Stoxx 600 de 0,38%.
Les marchés avaient enchaîné deux séances en nette hausse en pariant qu’une large victoire du démocrate Joe Biden pourrait atténuer le risque politique tout en assurant un plan de relance massif à l’économie.
Mais alors que le dépouillement est toujours en cours, le président sortant Donald Trump a déjà revendiqué sa victoire après avoir remporté la Floride, cruciale pour sa réélection, et devancé son rival Joe Biden dans plusieurs autres Etats décisifs.
Pour le moment, Joe Biden est crédité de 220 grands électeurs contre 213 pour le président républicain sortant Donald Trump, selon les projections de l’institut Edison Research.
“L’incertitude risque de durer assez longtemps”, prévient Florence Barjou, directrice des investissements chez Lyxor.
“Soit Biden passe et comme la marge de victoire risque d’être très étroite, c’est une quasi-certitude que Donald Trump conteste l’élection. Le deuxième scénario est que ce soit Trump qui gagne, ce qui est loin d’être improbable”, a-t-elle déclaré à Reuters.
En cas de victoire de Donald Trump, “on serait sur une forme de continuité, avec un point négatif qui est la question de la dépense publique, de la relance et des dépenses en infrastructure que l’on attendait dans un contexte de ‘vague bleue’. Ces plans de relance pourraient être moins importants dans des Etats-Unis qui resteraient républicains à la Maison blanche et côté Sénat”, a ajouté Florence Barjou.
La probabilité d’une victoire de Donald Trump fait en revanche bondir le compartiment technologique, les futures sur le Nasdaq progressant de 2,4%, une administration démocrate étant perçue comme moins favorable aux géants américains de la “tech”.
VALEURS
Quasiment tous les secteurs européens sont pénalisés par le recul des marchés actions, à commencer par celui des banques dont l’indice Stoxx cède 2,62% et de celui de l’automobile (-2,15%).
A Paris, les plus fortes baisses du CAC 40 reviennent à Bouygues, BNP Paribas et Renault, qui perdent de 2,44% à 3,42%.
Crédit agricole est stable (+0,05%) après avoir annoncé une contraction de 18,5% de son résultat net au troisième trimestre, un chiffre toutefois en ligne avec les attentes.
Axa cède 0,46%, l’assureur ayant fait part de son intention de recapitaliser à hauteur d’un milliard d’euros sa filiale XL.
Teleperformance gagne 3,68% après avoir relevé son objectif de chiffre d’affaires annuel et le groupe allemand de vente de prêt-à-porter en ligne Zalando prend 1,6% après avoir publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes.
WALL STREET
Alors que les futures sur le Nasdaq sont en hausse, le S&P 500 ne prend que 0,5% et le Dow Jones est en légère baisse.
Mardi soir, la Bourse de New York a terminé dans le vert alors que les Américains se rendaient aux urnes et que les investisseurs semblaient miser sur une victoire claire et sans incertitude prolongée.
L’indice Dow Jones a gagné 2,03%, à 27.470,46 points. Le S&P 500 a pris 1,75% à 3.368,06 points et le Nasdaq Composite a avancé de 1,81%, à 11.156,08 points.
EN ASIE
Fermée mardi, la Bourse de Tokyo a rattrapé la séance de hausse de la veille tout en profitant de la progression des futures américains sur fond d’incertitudes quant à l’issue de l’élection présidentielle aux Etats-Unis.
L’indice Nikkei a gagné 1,72%.
La tendance sur les Bourses chinoises a été volatile face à l’incertitude sur l’évolution future des relations sino-américaines, très compliquées sous la présidence Trump. Mais la tendance a été soutenue notamment par la poursuite du redressement de l’activité du secteur des services en Chine en octobre.
Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a pris 0,8% et l’indice composite de la Bourse de Shanghai 0,2%.
TAUX/CHANGES
Dans ce contexte troublé, les investisseurs se sont rués sur les valeurs refuges comme le yen, le dollar ou les emprunts d’Etat, dont les rendements baissent fortement.
Celui des Treasuries à dix ans recule de plus de huit points de base à 0,7914%, un plus bas d’une semaine. Son équivalent allemand abandonne trois points à -0,643%.
Le dollar grimpe de 0,35% face à un panier de devises de référence.
L’euro abandonne 0,22%, à 1,1685 après être tombé jusqu’à 1,1602 plus tôt en séance, un plus bas depuis la fin juillet.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en petite hausse, soutenus par l’annonce d’une forte baisse des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis selon les données de l’American Petroleum Institute qui permet d’atténuer pour le moment l’incertitude autour du scrutin présidentiel américain.
Le Brent gagne 0,38% à 39,86 dollars le baril et celui du brut léger américain 0,29 à 37,77 dollars.
MÉTAUX
Le renchérissement du dollar pénalise les métaux industriels comme le nickel, l’aluminium, le cuivre et le zinc qui perdent de 1,5% à 2%.,,,.
L’or recule de 0,74% à 1 894,22 dollars l’once.