La Commission européenne prévoit une contraction de 7,8% de l’économie de la zone euro en 2020 avant un rebond de 4,2% en 2021 puis de 3% en 2022, selon les prévisions publiées jeudi par l’exécutif européen, qui fait montre de prudence face à la résurgence des cas de contamination au coronavirus.
Dans ses précédentes prévisions publiées en juillet, la Commission avait dit tabler sur une contraction de 8,7% cette année et sur une croissance de 6,1% l’an prochain.
La Commission européenne prévient toutefois qu’en raison de la dégradation de la situation sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, qui a obligé plusieurs pays européens à réinstaurer des mesures de confinement, les incertitudes et les risques sur la fiabilité de ses dernières prévisions automnales sont “exceptionnellement importants”.
Dans ses dernières perspectives, la Commission part du principe que les restrictions liées à la pandémie seront maintenues jusqu’en 2022 mais progressivement assouplies dès l’année prochaine. Elle suppose également qu’il n’y aura pas d’accord commercial entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne au 1er janvier 2021.
Pour la France, la Commission table sur une contraction du produit intérieur brut (PIB) de 9,4% en 2020 avant un rebond de 5,8% en 2021 puis de 3,1% en 2022.
De son côté, le gouvernement français prévoit une baisse de l’ordre de 11% de l’activité économique du pays cette année.
L’Allemagne devrait connaître une contraction de 5,6% de son PIB cette année, selon les projections de la Commission, puis une croissance de 3,5% en 2021 et de 2,6% en 2022.
L’Espagne devrait être le pays européen le plus fortement impacté par la crise du coronavirus avec une contraction de 12,4% de son PIB cette année.
L’inflation en zone euro – que la Banque centrale européenne souhaite maintenir en deçà, mais proche, de 2% à moyen terme – devrait atteindre 0,3% cette année, puis grimper à 1,1% en 2021 et 1,3% en 2022.
Malgré l’ampleur de la récession, le chômage dans la zone euro n’augmentera qu’à 8,3% cette année contre 7,5% en 2019 grâce aux mesures de chômage partiel mises en oeuvre au début de la crise sanitaire.
Il s’élèvera à 9,3% en 2021, avant de retomber à 8,9% en 2022.
Selon les prévisions de la Commission, la pandémie devrait néanmoins peser lourdement sur les finances publiques. Le déficit budgétaire agrégé de la zone euro atteindra 8,8% du PIB en 2020, après un excédent de 0,6% en 2019, pour se réduire à 6,4% en 2021 et 4,7% en 2022.
La dette de la zone euro devrait être ainsi portée à 101,7% du PIB cette année contre 85,9% l’an dernier. Elle continuera d’augmenter pour atteindre 102,3% en 2021 et 102,6% en 2022.