Total a annoncé lundi un projet de plan de départs volontaires en France qui se traduirait par un dégel de ses embauches pour attirer de nouvelles compétences et par des réductions d’effectifs dans ses sièges pouvant concerner quelque 700 postes, selon les calculs de la CGT, non confirmés par le groupe.
Dans un courrier interne que Reuters a pu consulter, le groupe explique que ce projet fait suite à l’idée de certains syndicats, formulée fin septembre, que Total puisse envisager un plan de départ volontaires pour mettre fin au gel des recrutements et pouvoir “embaucher les compétences, notamment des jeunes, dont (il) aura besoin pour mettre en oeuvre sa stratégie de transformation vers un groupe multi-énergies”.
Selon des sources syndicales, cette idée provient en particulier de la CFDT, de la CFE-CGC et de la CAT, mais n’a pas été reprise par la CGT.
La stratégie d’accélération de Total dans l’électricité et les énergies renouvelables aboutirait à la création d’une nouvelle branche au sein du groupe, nommée “One Tech”, mutualisant les activités de recherche et développement et les métiers techniques de ses branches existantes afin, selon la CGT, d’en optimiser les coûts.
Dans ce cadre, Total propose aux syndicats d’ouvrir une négociation concernant ses sites en France en dehors de Donges (Loire-Atlantique) et Grandpuits (Seine-et-Marne) – qui font l’objet de projets spécifiques -, sur le principe du volontariat et en privilégiant principalement les salariés en fin de carrière.
Ce plan, ajoute Total, “serait conçu pour accompagner les personnes jusqu’au départ effectif à la retraite de façon à éviter de peser sur les finances publiques”.
Les départs volontaires des salariés des sites opérationnels et des entités techniques et de R&D qui constitueront la future branche One Tech “donneront tous lieu à embauche et (…) n’auront donc aucun impact sur les effectifs des sites et entités concernés”, précise Total dans son courrier.
En revanche, les départs de salariés des sièges ne seront pas remplacés, sauf cas particulier.
Selon Thierry Defresne, délégué syndical central CGT Total Raffinage Pétrochimie, le PDG du groupe Patrick Pouyanné “a fait comprendre qu’il y avait trop de monde aux sièges et qu’il fallait supprimer environ 10% de leurs effectifs”, soit au moins 700 postes selon la CGT.
Total a réagi en évoquant “une première communication suite à une initiative des syndicats”. “Il n’y a aucun chiffre puisque les discussions ne font que commencer”, selon une déclaration transmise par une porte-parole.
Le groupe, qui propose de mener la négociation avec les syndicats d’ici à la fin de l’année pour des départs qui interviendraient à compter de l’été 2021, a également indiqué dans son courrier que, compte tenu de l’impact de la crise sanitaire, les recrutements compensant les départs concerneraient en priorité les jeunes.