Le rebond de l’économie de la zone euro devrait être moins marqué que prévu sous l’effet de la pandémie de coronavirus qui a obligé les pays de l’union monétaire à mettre en place de nouvelles mesures de confinement, a annoncé jeudi la Commission européenne, qui anticipe dans le même temps une croissance plus forte en 2022.
Le produit intérieur brut (PIB) des 19 pays partageant la monnaie unique devrait croître de 3,8% cette année et en 2022 après une contraction de 6,8% en 2020, estime la Commission européenne.
Dans ses précédentes prévisions publiées en novembre, elle avait dit tabler sur une croissance de 4,2% en 2021 et de 3,0% en 2022 après une contraction de 7,8% en 2020.
« Les perspectives à court terme de l’économie européenne semblent plus faibles que prévu à l’automne dernier alors que la pandémie a resserré son emprise sur le continent », a déclaré l’exécutif européen.
« L’économie européenne devrait donc avoir bouclé 2020 et commencé la nouvelle année sur une base faible. Cependant, la lumière est maintenant visible au bout du tunnel. Alors que les campagnes de vaccination prennent de l’ampleur et que la pression sur les systèmes de santé diminue, les mesures de restrictions devraient s’assouplir progressivement », a-t-il ajouté.
Les mesures de confinement étant toujours en place, l’activité économique de la zone euro devrait baisser à nouveau au premier trimestre après avoir reculé au cours des trois derniers mois de 2020.
L’activité devrait reprendre modestement au cours du deuxième trimestre et plus vigoureusement au troisième, sous l’impulsion de la consommation privée avec un soutien supplémentaire du commerce mondial à mesure que les campagnes vaccinales s’accélèrent, a déclaré la Commission.
Elle estime que la France et l’Espagne connaîtront cette année les reprises les plus importantes, avec respectivement une croissance du PIB prévue de 5,5% et 5,6%. Les deux pays compteront parmi les pays à la plus forte croissance également en 2022.
La croissance des prix à la consommation devrait s’accélérer pour se rapprocher de l’objectif de la Banque centrale européenne, à savoir une croissance inférieure à mais proche de 2% à moyen terme, a déclaré la Commission européenne. Elle anticipe un taux d’inflation de 1,4% en 2021 et de 1,3% en 2022 contre 0,3% en 2020.
« Ces prévisions sont sujettes à une incertitude importante et à des risques élevés, principalement liés à l’évolution de la pandémie et au succès des campagnes de vaccination », a déclaré la Commission.
« Les faillites, le chômage de long terme et l’accroissement des inégalités engendrés par la crise risquent de laisser des cicatrices plus profondes dans le tissu économique et social européens », a-t-elle ajouté.