«Tunisie valeurs : la Maison de l’épargnant » a publié le bilan portant sur les activités des banques relatif au dernier trimestre de l’année écoulée.
Le bilan actuel démontre la capacité du système bancaire à faire preuve de résistance et de résilience face aux crises. La résistance s’avère être, en effet, le mot d’ordre d’une année atypiques, aussi bien sur le plan économique que celui purement financier. Les banques tunisiennes sont parvenues, en dépit de la pression économique engendrée par la pandémie du Covid-19 et ses diverses répercussions, à persévérer leur capacité de collecte, d’octroi de crédit et même leur capacité de résilience au niveau du PNB.
Mieux encore, c’est durant le dernier trimestre de l’année écoulée que les banques ont rectifié leurs indicateurs, sauvant ainsi le bilan d’une année hors-pair.
Une collecte en crescendo
En effet, les banques se sont concentrées davantage sur la collecte pour assurer une croissance au niveau des dépôts de 4,1% au cours du dernier trimestre, soit une croissance cumulée de 9,4%. Les banques cotées ont eu raison de miser sur la collecte des dépôts à vue et ceux, d’épargne, dont les taux ont augmenté respectivement de 18,2% et de 13,3%.
Et c’est à Wifack International Bank ( une banque islamique établie depuis 2017) que revient la plus grande performance en terme de dépôts avec une évolution de 38,9%. L’ATB a vu croître, elle aussi, ses dépôts de 14,2% grâce, entre autres, à une évolution des dépôts à vue de 23,7%. Cela dit, l’évolution des dépôts de l’ATB demeure intrinsèquement liée à l’importance des dépôts à terme, lesquels contribuent à 43, 7% de la collecte.
Plus de crédits !
S’agissant de l’activité des crédits, le bilan montre effectivement une nette évolution positive, favorisée qu’elle est par plusieurs facteurs dont « le relâchement de la politique de refinancement de la BCT, les mesures de relance de l’économie prises par le gouvernement et l’assouplissement de la réglementation prudentielle ». Les banques cotées ont, en effet, réussi à hisser le volume de leurs activités de crédits de 8% à l’exception de l’Ubci, laquelle a vu le volume de ses encours chuter de 5,9%.
Encore faut-il souligner que le ratio de transformation global a baissé d’un point pour se situer à 94,5%. Néanmoins, les indicateurs relatifs au ratio de transformation global diffèrent du public au privé. Pour les banques privées, le ratio est en baisse de 2,8 points du taux alors que pour les banques publiques, il est en hausse de 2,8 points du taux. Là aussi, c’est Wifack International Bank qui décroche la première place au niveau de la performance en activités de crédits.
Elle est suivie par la BNA avec un encours de crédits de 15,6%. Cela dit, le ratio de transformation global, lui, demeure en hausse, enregistrant une évolution positive de 11,9 points du taux. Notons que la Biat a su créer la surprise avec un saut quantitatif non pas des moindres en terme d’octroi des crédits. Cette banque représente le deuxième pourvoyeur de crédits.
Elle mérite amplement sa renommée surtout après avoir enregistré une évolution de ses engagements de 9,1%. Caractérisée par un ratio de transformation global des plus faibles, elle dispose de tous les atouts à même de lui permettre de prouver une plus grande performance.
Marge d’intérêt et commissions en hausse
Pour ce qui est du Produit net bancaire (PNB), la croissance a été des plus timides en comparaison notamment avec celle enregistrée en 2019. En effet, le bilan montre que l’évolution du PNB a été de 1,1% contre 13,2% en 2019. Pour remédier à ce faible résultat et sauver, un tant soit peu, l’année, les banques cotées ont tablé sur la marge d’intérêt, laquelle a été hissée de 1,1%, mais aussi sur les commissions, lesquelles ont augmenté de 3,2%.
En dépit de la pression, les banques sont parvenues à maîtriser leurs charges. Toutefois, certains engagements exigés par l’Etat pour la lutte contre la pandémie du Covid-19, soit les donations au profit du Fonds 1818, ont été à l’origine d’une forte dégringolade de leur coefficient d’exploitation.