L’économie française est en bonne voie pour rebondir au premier semestre après avoir subi une forte contraction l’an dernier dans un contexte de crise sanitaire sans précédent et ce rétablissement pourrait s’accélérer en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, a estimé jeudi l’Insee.
Dans sa dernière note de conjoncture, l’Institut national de la statistique table sur une croissance de la deuxième économie de la zone euro de 1% au premier et au deuxième trimestres après une contraction de 1,4% sur les trois derniers mois de 2020.
Les mesures de restriction sanitaires instaurées depuis janvier étant moins strictes, plus ciblées et plus localisées que celles du premier et deuxième confinements, l’Insee estime que l’activité économique devrait être quasi stable entre janvier et mars. L’institut s’attend à une activité autour de 4% en deçà de son niveau d’avant-crise sur le trimestre en cours.
« Dans l’hypothèse d’un allègement progressif des restrictions à partir de la mi-avril, l’activité reviendrait en juin à un niveau similaire à celui de septembre-octobre, autour de -3% en écart à l’avant-crise », écrit l’Insee dans sa note.
L’institut estime que l’acquis de croissance pour 2021 à l’issue du premier semestre serait alors de 5,5%.
Pour lutter contre la propagation des variants du coronavirus, le gouvernement a imposé depuis décembre un couvre-feu nocturne à l’ensemble du territoire national, mais depuis peu certains départements sont repassés en confinement le week-end, comme dans la région de Nice ou du Pas-de-Calais.
« Une accélération de l’activité est tout à fait possible, tout dépend comme depuis le début de ce qui va se passer au niveau sanitaire », a déclaré Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee.
Moins touchée par la pandémie, la production manufacturière devrait selon l’Insee soutenir la reprise, tandis que le secteur des services devrait continuer de souffrir, de nombreux restaurants, hôtels et sites culturels étant toujours fermés.
L’Insee table en conséquence sur la suppression de 77.000 emplois nets au premier trimestre, ce qui ferait grimper le taux de chômage jusqu’à 8,5% de la population active, contre 8,0% à la fin de l’année dernière. Les prévisions du marché du travail pour le deuxième trimestre n’ont pas été fournies.