Les Bourses européennes ont terminé en repli lundi, la fermeture des marchés britanniques et américains pour cause de jours fériés ayant incité les investisseurs à privilégier la prudence pour la dernière séance d’un mois de mai resté porteur pour les actions malgré les préoccupations liées à l’inflation.
À Paris, le CAC 40 perd en clôture 0,57% (36,94 points) à 6.447,17 points après être monté à 6.496,32 et à Francfort, le Dax a abandonné 0,64%.
L’indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,76%, le FTSEurofirst 300 de 0,52% et le Stoxx 600 de 0,49%.
Le week-end prolongé pour les Bourses de Londres et de New York a pesé sur les volumes: sur le Stoxx 600, ils ont à peine dépassé 20% de leur moyenne des 30 derniers jours selon les données Refinitiv.
Le mois de mai se solde par une quatrième performance mensuelle positive d’affilée pour le Stoxx 600 (+2,14%), qui a inscrit un record vendredi, comme pour le CAC 40% (+2,83%), au plus haut depuis septembre 2000, signe que les efforts entrepris par les grandes banques centrales pour apaiser les craintes d’une remontée durable de l’inflation dommageable aux actions ont porté leurs fruits.
Ce lundi encore, Ignazio Visco, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a assuré que cette dernière réagirait en cas de hausse injustifiée des taux de marché.
Mais l’impact positif de ses propos a été occulté par la première estimation de l’inflation en Allemagne en mai: à 2,4% en rythme annuel, celle-ci s’éloigne en effet de l’objectif de la BCE d’un taux légèrement inférieur à 2%.
La première estimation pour la zone euro sera publiée mardi, après les résultats définitifs des enquêtes PMI de Markit dans le secteur manufacturier, mais le point culminant de la semaine sera la publication vendredi des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, qui pourraient influencer les prochaines décisions de la Réserve fédérale.
« Les capacités inemployées de la main-d’oeuvre incitent pour l’instant la Fed à la retenue. C’est en train de changer et le communiqué de politique monétaire de juin du FOMC pourrait refléter cette amélioration », soulignent les économistes de la Société générale.
VALEURS
Le compartiment du transport et des loisirs (+0,33%) affiche la seule hausse sectorielle du jour; à l’opposé, celui des services aux collectivités (« utilities ») a cédé 1,15%, plombé entre autres par les groupes espagnols Endesa (-5,37%) et Iberdrola (-2,48%) après un article du quotidien El Pais selon lequel le gouvernement souhaite faire baisser les factures d’électricité des ménages.
Dans le secteur bancaire, Deutsche Bank a perdu 1,26% en réaction à des informations du Wall Street Journal selon lesquelles la Réserve fédérale américaine juge insuffisants les efforts anti-blanchiment du groupe, ce qui implique un risque de sanctions.
CHANGES
Le dollar a poursuivi son repli face aux autres grandes devises (-0,20%), permettant à l’euro de remonter à 1,2228 en fin de séance après être revenu en matinée sous 1,22.
L' »indice dollar » accuse sur l’ensemble de mai un repli de 1,57%, après -2,1% en avril.
Le yuan chinois a inscrit un plus haut de trois ans face au dollar mais il a ensuite cédé du terrain avec l’annonce par la Banque populaire de Chine du relèvement des réserves de change des institutions financières.
TAUX
Les chiffres de l’inflation allemande n’ont pas suffi à enrayer la baisse des rendements de référence de la zone euro entamée en milieu de matinée après l’annonce d’un ralentissement de la croissance du crédit au secteur privé en avril à 3,2% après 5,3% en mars.
Celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,184% après un pic à -0,15% et son équivalent français est revenu à 0,174%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier continue de profiter des perspectives d’amélioration de la demande sans s’inquiéter des éventuelles retombées de la réunion de l’Opep+ mardi.
Le Brent gagne 1,09% à 69,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1% à 66,98 dollars. Ils ont pris respectivement 3,2% et 4,3% sur l’ensemble du mois de mai.
L’Opep et ses alliés devraient confirmer mardi volonté d’augmenter très progressivement leur production dans les prochains mois pour prendre en compte à la fois la reprise de la demande et un éventuel retour du brut iranien sur le marché international.