L’inflation s’est nettement accélérée en Allemagne en septembre pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 25 ans au moins, montre jeudi la première estimation officielle, qui souligne la montée des pressions à la hausse sur les prix dans un contexte de reprise économique et de pénuries de matières premières et de composants.
L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH) affiche une progression de 4,1% sur un an, contre 3,4% en août, a annoncé Destatis, l’institut fédéral de la statistique. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis le début de la série statistique harmonisée en janvier 1997.
Le détail des chiffres montre que les prix de l’énergie (en hausse de 14,3% sur un an) et des produits alimentaires (+4,9%) continuent d’accélérer.
Mais plus généralement, l’inflation est dopée par des facteurs exceptionnels, à commencer par des hausses de taxes, des goulets d’étranglement dans plusieurs secteurs et l’envolée des cours des matières premières.
La Bundesbank, la banque centrale nationale allemande, s’attend à ce que le taux d’inflation reste jusqu’à la mi-2022 supérieur à 2%, l’objectif que s’est fixé la Banque centrale européenne (BCE).
Fritzi Koehler-Geib, économiste en chef de la banque publique KfW, estime dans une note que si certains facteurs exceptionnels devraient se dissiper début 2022, d’autres, comme les pénuries de gaz naturel et de charbon, risquent de perdurer.
« Les prix de l’énergie augmentent aussi pour d’autres raisons: il y a par exemple des pénuries de charbon et de gaz naturel et des problèmes d’approvisionnement en provenance de Russie et de Norvège. De plus, l’hiver froid a vidé les stocks et l’énergie éolienne souffre d’un passage à vide lié à la météo », explique-t-elle.
« En conséquence, les prix de l’énergie devraient rester élevés jusqu’à la fin de l’année, les composantes du gaz et de l’électricité les tirant fortement à la hausse. Cela devrait maintenir l’inflation bien au-dessus de 3% pendant le reste de l’année avant qu’elle revienne lentement sous 2% mi-2022. »