Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi alors que Wall Street progressait à mi-séance, l’espoir d’un traitement efficace du COVID-19 compensant les inquiétudes persistantes liées à l’inflation, aux politiques monétaires, à la Chine et aux finances publiques américaines.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,04% (2,32 points) à 6.517,69 points après être revenu en séance à 6.412,70, au plus bas depuis le 20 septembre. A Londres, le FTSE 100 a reculé de 0,84% et à Francfort, le Dax a abandonné 0,68%.
L’indice EuroStoxx 50 a cédé 0,32%, le FTSEurofirst 300 0,59% et le Stoxx 600 0,42%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street repartait à la hausse après un passage à vide: le Dow Jones gagnait 0,75% et le Standard & Poor’s 0,52% tandis que le Nasdaq Composite était pratiquement inchangé.
Merck & Co prenait plus de 10% et les valeurs du transport aérien, du tourisme et des loisirs montaient nettement après l’annonce de premiers résultats positifs d’un traitement du COVID-19 développé par le géant pharmaceutique.
Sur le front de la politique américaine, le risque d’un « shutdown » est pour l’instant écarté mais la menace du plafond de la dette continue de planer et les projets budgétaires de l’administration Biden restent bloqués au Congrès.
Les tensions persistantes liées entre autres à l’inflation ont conduit Bank of America à revoir à la baisse son opinion sur les actions européennes, à « négative » contre « neutre »: la banque voit le Stoxx 600 revenir à 520 points en fin d’année, près de 8% en dessous de son niveau actuel.
Sur l’ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a perdu 2,24% et le CAC 40 1,82%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les marchés ont mal accueilli la première estimation de l’inflation dans la zone euro en septembre qui la donne à 3,4% en rythme annuel, son plus haut niveau depuis 2008.
Aux Etats-Unis, l’indice des prix de base « core PCE », le plus surveillé par la Réserve fédérale, affiche quant à lui une hausse de 3,6% sur un an.
Les indices d’activité manufacturière d’IHS Markit et de l’ISM montrent eux aussi une montée des pressions inflationnistes tandis que les résultats définitifs de l’enquête de l’université du Michigan reflètent une amélioration du moral des ménages américains.
VALEURS
La plus forte baisse sectorielle du jour en Europe est pour le compartiment des hautes technologies, dont l’indice Stoxx a cédé 1,25%, tandis que celui des matières premières cédait 1,3%.
A Paris, ArcelorMittal a perdu 4,76% et Dassault Systèmes 1,52%.
A la hausse, le secteur des transports et des loisirs (+2,97%) a bénéficié, comme à Wall Street, des espoirs suscités par le traitement du COVID-19 développé par Merck.
Engie a par ailleurs gagné 2,49% et EDF s’est adjugé 5,92%, les investisseurs ayant été rassurés par les mesures d’encadrement des prix de l’énergie annoncées jeudi par le gouvernement français.
« Le mouvement tarifaire va permettre à EDF de profiter d’une hausse de ses prix de vente toujours très inférieure à la hausse des prix de marché mais bien supérieure aux 4% de hausse qui seront supportés par les ménages », résume Oddo BHF dans une note sur le groupe d’électricité.
CHANGES
Le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises (-0,18%) avec les ajustements de positions de début de mois, ce qui permet entre autres à l’euro de remonter à 1,16.
Mais le billet vert s’achemine vers une hausse de près de 0,8% sur la semaine, sa quatrième performance hebdomadaire positive d’affilée, grâce à la remontée des rendements obligataires américains.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,223%, en baisse d’un peu plus de trois points de base, son recul le plus marqué sur une séance depuis trois semaines.
Le consolidation après la hausse marquée des derniers jours et le repli des investisseurs sur les actifs jugés les plus sûrs l’ont ainsi emporté sur l’impact du chiffre de l’inflation en zone euro.
Sur le marché américain, les ajustements de début de mois favorisent également la baisse des rendements, le dix ans revenant à 1,4892%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est soutenu entre autres par la baisse du dollar.
Le Brent gagne 0,36% à 78,59 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,2% à 75,18 dollars.