L’écart de financement entre l’investissement et l’épargne nationale a baissé, revenant de 8,4% à 6,8% du PIB, d’une année à l’autre, reflétant l’importance de la contraction de l’investissement.
Selon le rapport de la Banque centrale de Tunisie (BCT), au titre de l’exercice 2020, l’épargne nationale a connu une diminution de 58,8%, en 2020, entraînant un fléchissement du taux d’épargne par rapport au Revenu national disponible brut (Rndb), passant de 9,2% en 2019 à 4%, soit le niveau le plus faible depuis des décennies.
La baisse record du PIB et du Rndb a pesé sur l’épargne nationale, reflétant les pressions qu’exerce la crise du covid-19 sur les revenus des différents agents économiques. En particulier, l’Etat a subi l’impact de la crise aussi bien au niveau des recettes propres qui ont baissé de 5,3% qu’au niveau des dépenses courantes en hausse de 13,4%, a-t-on relevé. Ainsi, la différence entre les ressources propres et dons et les dépenses courantes, y compris les intérêts de la dette publique, a été négative de l’ordre de 3 milliards de dinars après un excédent, en 2019, qui a permis de couvrir environ 45% des dépenses d’équipement, en se situant à 2.747 MD. En fait, les ressources de l’épargne nationale n’ont assuré qu’environ 30,4% de la Formation brute de capital fixe (Fbcf) et 37,2% des besoins de financement intérieur, y compris la variation des stocks, a-t-on ajouté. Néanmoins, l’écart de financement entre l’investissement et l’épargne nationale a baissé, revenant de 8,4% à 6,8% du PIB, d’une année à l’autre, reflétant l’importance de la contraction de l’investissement.
Cet écart a été couvert par des financements extérieurs, et ce, en dépit d’une baisse importante des tirages sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes et des flux des IDE dans un contexte de difficulté d’accès aux marchés extérieurs, compte tenu de l’impact de la crise sanitaire et la détérioration de la notation souveraine de la Tunisie. Cependant la BCT table, en 2021, sur une amélioration modérée de l’épargne, sans pour autant retrouver les niveaux historiques en relation avec la poursuite de la conjoncture difficile, ce qui va se traduire par un élargissement des besoins de financement en relation avec la reprise progressive attendue de l’investissement. Le rapport annuel de la BCT (240 pages) a été remis, le 7 octobre, par le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, au président de la République, Kaïs Saïed. Le rapport Présente la gouvernance et la stratégie de la Banque et revient sur la situation économique, monétaire et financière du pays sur les plans international et national. Il décrit également, les différentes missions de la Banque en termes de politique monétaire, de gestion des réserves internationales, de systèmes et moyens de paiement, de circulation fiduciaire, de supervision bancaire, de stabilité financière, ainsi qu’en termes de protection des usagers des services bancaires.
Ce document analyse, par ailleurs, la situation financière de la BCT et présente ses états financiers pour l’année 2020.