Le «Briefing Paper» de l’Observatoire tunisien de l’économie intitulé «FMI : impact de la dévaluation du dinar» fait sa rentrée. Il appelle à évaluer l’impact des engagements précédents avec le FMI avant de s’engager de nouveau avec le FMI. Dans une approche détaillée, il met en exergue une évaluation de l’une de ces réformes entamée depuis 2016, à savoir la dévaluation du dinar qui a eu un impact significatif sur les réserves en devises, le déficit commercial, le service de la dette, l’inflation ainsi que sur les entreprises publiques.
L’OTE estime que le coût de la dévaluation du dinar entre 2016 et 2018 en termes de charges financières supplémentaires supportées par l’Office des céréales, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz, la Pharmacie centrale de Tunisie, outre l’impact sur les échanges commerciaux et l’encours de la dette, est de 25.606 millions de dinars. Les déboursements annuels bruts du FMI sont quant à eux évalués durant la même période à 3.509,3 millions de dinars. Depuis les années 80, le FMI et la BM se basent sur un discours qui consiste à ne pas remettre en question les conditionnalités économiques des plans d’ajustement structurel des années 80/90, malgré leurs limites relevées, mais à affirmer que ces mêmes réformes auraient été plus efficaces dans un meilleur «environnement institutionnel et de gouvernance», indique l’Observatoire.
Ainsi, il assure qu’on a vu s’ajouter aux conditionnalités économiques des conditionnalités liées aux réformes de «gouvernance» et de «renforcement de capacité». L’Observatoire note que «l’amélioration de l’environnement institutionnel et de gouvernance», via l’application à la lettre des recommandations du FMI, sans prendre en considération les réalités socioéconomiques du pays n’ont mené qu’à la dégradation de la situation socioéconomique qui devient insoutenable.