Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, inscrivant de nouveaux records grâce à l’optimisme engendré par de bons résultats d’entreprises, tandis qu’à Wall Street, la tendance était également globalement positive à la mi-séance au lendemain des annonces de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,53% à 6.987,79 points, touchant un pic inédit en clôture. Le Footsie britannique a pris 0,43%, malgré un repli de 3,26% du sous-indice bancaire à la suite des annonces de la Banque d’Angleterre. Le Dax allemand a gagné 0,44% à 10.029,65 points, très proche de son sommet à 16.030,33 points touché le 13 août.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,55%, le FTSEurofirst 300 de 0,34%. Le Stoxx 600 a progressé de 0,41%, inscrivant également un record à 483,21 points.
La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi qu’elle commencerait dès ce mois-ci à réduire ses achats d’obligations sur les marchés, avec pour objectif de les arrêter définitivement mi-2022. Elle a ajouté que l’inflation était en grande partie « transitoire » et ne devrait pas justifier une hausse de taux plus rapide qu’anticipé.
En Europe, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a déclaré pour sa part mercredi qu’il était très peu probable que l’institution de Francfort relève ses taux d’intérêt l’an prochain.
La Banque d’Angleterre (BoE) a choisi pour sa part jeudi de laisser sa politique monétaire inchangée, déjouant les pronostics d’un bon nombre d’investisseurs qui anticipaient une hausse de taux, ce qui en aurait fait la première des grandes banques centrales au monde à prendre une telle initiative depuis la pandémie de COVID-19.
La hausse des marchés d’actions est alimentée par une saison de résultats globalement meilleure que prévu en Europe comme aux Etats-Unis tandis que les investisseurs voient dans les annonces de la Fed la perspective d’une politique qui restera encore accommodante malgré le début de la baisse de ses rachats d’actifs.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,21%, mais le Standard & Poor’s 500 avançait de 0,25% et le Nasdaq de 1,06%, les trois principaux indices ayant fini la veille à des niveaux sans précédent.
Aux valeurs, Qualcomm bondit de 13,48% à la faveur de ses prévisions, tandis que Tesla, toujours porté par ses solides résultats trimestriels, prend encore 1,88% à 1.236 dollars l’action.
Merck progresse pour sa part de 2,73% après l’approbation par l’agence britannique des médicaments de son traitement par voie orale contre le COVID-19, une première dans le monde.
Moderna plonge en revanche de plus de 18,46% après l’abaissement de sa prévision de ventes de vaccins contre le COVID-19 pour cette année.
Les valeurs bancaires, comme JPMorgan (-2,07%) et Bank of America (-2,72%), reculent également dans le sillage de la baisse du sous-indice sectoriel (-2,51%) après les annonces de la Fed.
VALEURS EN EUROPE
A Paris, la séance a été également animée par les publications de comptes trimestriels des entreprises. Société Générale a fini sur un gain de 1,01% grâce à des résultats meilleurs que prévu.
Veolia (+4,24%), plus forte hausse du CAC 40, Orpea (+3,25%) et CGG (+3,47%) ont également été tirés par leurs résultats.
Teleperformance (-1,51%) et Amundi (-1,65%) ont en revanche été délaissés malgré un relèvement d’objectif de chiffre d’affaires annuel pour le premier et des résultats en forte hausse pour le second.
A Francfort, Commerzbank s’est distingué avec un gain de 1,54%, le groupe bancaire, en pleine restructuration, ayant annoncé viser dès cette année un retour à la rentabilité. Deutsche Post DHL a pris 2,96% à la faveur d’une révision à la hausse de son bénéfice annuel sur fond de reprise mondiale.
Hors résultats, le laboratoire Roche a gagné 0,9% après l’annonce du rachat de la participation de Novartis (-0,24%) dans son capital.
En Italie, Telecom Italia, dont Vivendi (+1,65%) est le principal actionnaire, a progressé de 4,94% après des informations selon lesquelles l’opérateur pourrait renoncer à un contrôle majoritaire de son réseau fixe.
Sur le plan sectoriel, l’immobilier (+2,32%), les technologies (1,34%) et le compartiment du pétrole et du gaz (+0,87%) ont été l’un des principaux contributeurs aux gains du Stoxx 600.
L’indice de la volatilité sur le Stoxx 600, en repli de 3,03%, est tombé à un creux depuis la mi-juin, signe de l’appétit des investisseurs.
LES INDICATEURS DU JOUR
Concernant les indicateurs du jour, l’activité du secteur privé dans la zone euro a continué de croître en octobre mais à son rythme le plus faible en six mois. L’indice PMI composite, qui regroupe les secteurs manufacturier et des services, a reculé à 54,2 en octobre contre 56,2 le mois précédent.
Autre statistique, en Allemagne, les commandes à l’industrie ont enregistré en septembre un rebond plus faible que prévu.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont elles baissé plus que prévu la semaine dernière, à 269.000, un creux de 19 mois, ce qui donne à penser que l’économie se redresse de manière dynamique.
CHANGES
Sur le marché des changes, l’indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert contre un panier de devises de référence, avance de 0,53%.
La livre sterling, elle, est à un creux de plus d’un mois contre le dollar (-0,81%) après la décision de la Banque d’Angleterre de laisser sa politique monétaire inchangée.
L’euro, en repli de 0,59% face au dollar, se traite autour de 1,1542.
TAUX
Le rendement des Treasuries à 10 ans se contracte pour sa part de 4,9 points de base à 1,5314%.
Celui des emprunts d’Etat britanniques à deux ans et à dix ans a fini en repli, à respectivement 0,495% et 0,943%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans et son équivalent français ont cédé respectivement 5,7 points de base à -0,225% et 6,4 points de base à 0,1170%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, en hausse dans la matinée, s’orientait en territoire négatif à la clôture des Bourses en Europe après une information de la chaîne de télévision Al Arabiya TV selon laquelle la production de l’Arabie saoudite va bientôt dépasser les dix millions de barils par jour pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés réunis au sein de l’Opep+ sont cependant convenus jeudi de relever leur production de 400.000 barils par jour, ignorant les appels des Etats-Unis à une hausse plus marquée afin de faire baisser les cours du brut, a-t-on appris d’une source informée de la décision.
Le baril de Brent recule de 0,35% à 81,71 dollars et celui du brut léger américain de 0,78% à 80,23 dollars.