Les Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont terminé en hausse lundi pour la dernière séance de janvier, tandis qu’à Wall Street la tendance était également positive à mi-parcours, les achats à bon compte prenant le pas sur l’aversion au risque à l’issue d’un mois particulièrement chahuté et à l’entame d’une semaine où la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre doivent rendrent leurs décisions de politique monétaire.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,48% à 6.999,2 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,02%. Le Dax allemand a avancé de 0,99%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,91%, le FTSEurofirst 300 0,46%. Le Stoxx 600 a gagné 0,72%.
Sur l’ensemble du mois de janvier, l’indice parisien affiche un repli de 2,15%, sa baisse mensuelle la plus importante depuis septembre 2021, tandis que le Stoxx 600 accuse un recul de 3,88% sur un mois, sa pire performance mensuelle depuis octobre 2020.
Le mois de janvier a été volatile en raison notamment des craintes liées à l’inflation en Europe comme aux Etats-Unis, des incertitudes sur le durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et des tensions géopolitiques en Europe de l’Est.
A l’aube d’un nouveau mois, ces facteurs sont loin d’avoir disparu puisque la Grande-Bretagne a jugé dimanche « hautement probable » une invasion russe en Ukraine, tandis que l’Otan a pressé l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement en énergie, notamment en gaz, la Russie étant le premier fournisseur du Vieux continent.
« Les investisseurs vont continuer à faire face, d’un côté, à des anticipations de hausse de taux et des risques géopolitiques, et de l’autre, à des fondamentaux macroécoomiques et des résultats d’entreprises solides », a déclaré Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth Management.
Mark Haefele estime cependant que la forte baisse en Bourse de certaines entreprises, notamment dans les hautes technologies, offre aux investisseurs une occasion d’accroître leur exposition à plus long terme.
Outre les débats concernant la Fed, les investisseurs s’intéressent également à la stratégie de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) qui doivent annoncer leurs décisions de politique monétaire jeudi sur fond d’inquiétude concernant l’inflation.
La hausse des prix en Allemagne s’est poursuivie en janvier (+0,9%) par rapport à décembre et a nettement dépassé les attentes, mais elle marque cependant une décélération en rythme annuel (+5,1% contre +5,7% le mois dernier), montre lundi la première estimation de l’inflation publiée par Destatis, l’office fédéral de la statistique.
La première estimation de l’inflation en zone euro sera publiée mercredi.
Concernant le produit intérieur brut, la croissance économique de la zone euro a ralenti comme prévu à 0,3% au quatrième trimestre en raison de la résurgence de l’épidémie de COVID-19.
VALEURS EN EUROPE
Dans le sillage du Nasdaq aux Etats-Unis, le compartiment technologique (+3,4%) en Europe a affiché lundi son plus important rebond en deux mois après avoir perdu 13% en janvier. SAP a avancé de 2% et Capgemini de 2,3%.
A Londres, Vodafone a pris 1,8% après une information de Bloomberg sur une prise de participation du fonds activiste Cevian et l’annonce d’une collaboration avec notamment Intel dans les semi-conducteurs.
KPN, le premier opérateur télécoms néerlandais, a gagné 1%.
Dans l’automobile, Faurecia, dont la cotation a été suspendue jusqu’au 1er février, a annoncé avoir finalisé l’acquisition de Hella, créant ainsi le septième équipementier du secteur.
Dans le rouge, le distributeur Casino a chuté de 13,8%, après avoir revisé à la baisse sa prévision d’Ebitda 2021 pour ses enseignes en France.. Carrefour a reculé dans la foulée de 5,3%.
Orpea, mis en cause dans un livre sur la gestion des Ehpad en France, a fini en repli de 7,3%, malgré l’annonce du limogeage de son directeur général Yves Le Masne.
Ailleurs en Europe, Ryanair, a abandonné 1,1% après une perte de 96 millions d’euros sur les trois derniers mois de 2021, tandis que le groupe énergétique italien Saipem a plongé de 30,1% à la suite d’un avertissement sur ses résulats et un abandon de ses prévisions.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,2%, le Standard & Poor’s 500 de 0,9% et le Nasdaq de 2,1%, soutenu notamment par le rebond des valeurs technoloqiques (+1,7%), qui avaient souffert dans les dernières séances des craintes d’une hausse des taux de la Fed.
Les marchés s’attendent à ce que la banque centrale américaine relève cette année le coût du crédit à au moins cinq reprises, avec une première hausse dès le mois mars. Bank of America table pour sa part désormais sur sept hausses de taux.
Tesla (+9%) et Netflix (+8,7%) profitent des relèvements de recommandation respectivement de Credit Suisse et Citigroup.
Dans les fusions-acquisitions, le spécialiste de l’informatique dématéralisée Citrix Systems recule de près de 4% après l’annonce de son rachat par Elliott Management et Vista Equity Partners pour 16,5 milliards de dollars (14,7 milliards d’euros), dette comprise.
CHANGES
Aux changes, le dollar, qui est monté vendredi à 96,8 points, soit un plus haut d’un an et demi face à un panier de devises de référence, reprend son souffle (-0,4%) avant la publication à la fin de la semaine des chiffres du chômage aux Etats-Unis.
L’euro remonte à 1,1210 dollar (+0,6%) contre 1,1119 vendredi, son plus bas niveau depuis juin 2020.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans avance de 1,1 point à 1,7909%, tandis que celui du deux ans, plus sensible à l’évolution des taux, gagne 2,3 points à 1,194%, après avoir touché un sommet depuis février 2020 à 1,197%, dans l’anticipation d’un durcissement de la politique monétaire de la Fed.
En Europe, les rendements ont fini en nette hausse dans un contexte d’inquiétudes concernant l’inflation. Celui du Bund allemand à dix ans a gagné plus de cinq points de base, à 0,014%, sa plus forte hausse quotidienne depuis le 8 décembre. Son équivalent français de même échéance a pris 6,2 points à 0,428%.
Les marchés monétaires anticipent désormais une probabilité de 100% d’une hausse de taux de la BCE d’ici septembre et une hausse totale d’un quart de point d’ici fin décembre.
PÉTROLE
Les cours du pétrole, qui se dirigent vers un gain de plus de 16% depuis le début de l’année, sont proches des sommets de sept ans atteints vendredi en raison des des tensions géopolitiques et des inquiétudes sur l’offre.
Le baril de Brent prend 1,2% à 91,1 dollars et celui de brut léger américain 0,5% à 87,3 dollars.