Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, alors que Wall Street est fermée pour cause de jour férié, les marchés étant toujours préoccupés par la crise ukrainienne et les incertitudes sur la tenue d’un sommet entre le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 2,04% à 6.788,34 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,42% et le Dax allemand de 2,07%.
L’indice EuroStoxx 50 a perdu 2,27%, le FTSEurofirst 300 1,33% et le Stoxx 600 1,35%.
Alors que l’espoir d’un sommet USA-Russie sur l’Ukraine avait permis aux Bourses européennes de rebondir dans la matinée, le Kremlin a réveillé les craintes des investisseurs en annonçant qu’il n’y avait aucun projet concret de rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden.
La France, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, avait auparavant indiqué que les deux dirigeants avaient accepté le principe d’un sommet bilatéral.
Une rencontre est toutefois prévue à Genève jeudi prochain entre le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian pourrait également recevoir son homologue russe vendredi.
En attendant, sur le terrain, les bombardements se sont intensifiés depuis jeudi sur la ligne de front entre les forces gouvernementales ukrainiennes et les séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, tous les principaux secteurs du Stoxx 600 ont fini dans le rouge, le repli le plus marqué étant à l’actif des nouvelles technologies (-2,6%), qui ont enchaîné une quatrième séance consécutive de recul. Le compartiment défensif de la santé (-0,4%) et celui de l’énergie (-0,6%) ont accusé les plus faibles baisses.
L’indice de la volatilité, aussi appelé l’indice de la peur, a terminé en hausse de près de 14%, après avoir atteint en séance son plus haut niveau depuis octobre 2020.
Les actions des groupes exposés à la Russie comme l’italien Unicredit (-1,9%), l’hongrois OTP (-4,4%) et les sociétés minières cotées à Londres telles que Polymetal (-8,4%) et Petropavlovsk (-17,6%) ont dévissé à l’annonce par l’armée russe d’une opération de sabotage attribuée par Moscou à des troupes ukrainiennes sur le territoire russe, ce que Kiev dément.
A Paris, l’équipementier automobile Faurecia a abandonné 5,3% après la publication de ses résultats annuels et de ses prévisions pour cette année, jugées décevantes par certains analystes. Le secteur européen de l’automobile a terminé en repli de 2,7%.
Worldline a reflué de 2,8% après l’annonce officielle de négociations exclusives avec Apollo en vue de la cession de sa division de terminaux de paiement.
Ailleurs en Europe, Credit Suisse a reculé de 2,7%, un consortium de médias ayant rapporté que la banque suisse avait hébergé pendant plusieurs décennies des fonds d’origine criminelle ou illicite. Le groupe a démenti dimanche toute activité illicite répréhensible.
Le conglomérat néerlandais Prosus a perdu 7,3% dans le sillage du repli du chinois Tencent, dont il est actionnaire, en réaction aux craintes d’un nouveau resserrement de l’encadrement du secteur de l’internet par Pékin.
A WALL STREET
Les marchés américains, qui avaient terminé en baisse vendredi face aux tensions liées à l’Ukraine, sont fermés ce lundi en raison du Presidents Day, jour férié aux Etats-Unis.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les premiers résultats de l’enquête d’IHS Markit montrent une nette amélioration de l’activité en février en zone euro avec un indice PMI « flash » composite à son plus haut niveau depuis cinq mois, à 55,8 après 52,3 en janvier.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar est quasiment stable (-0,09%) face à un panier de devises internationales, le billet vert ayant effacé une grande partie de ses pertes initiales à mesure que l’incertitude grandissait sur l’apaisement des tensions autour de l’Ukraine.
« L’optimisme s’est dissipé », note Jeremy Stretch, stratège chez CIBC, ajoutant que la prudence est désormais à l’ordre du jour.
L’euro, en hausse à un moment donné de 0,6%, réduit parallèlement ses gains et se traite autour de 1,1338 dollar après avoir atteint 1,1391.
Le franc suisse, pour sa part, a touché un sommet de trois semaines face à la monnaie unique européenne.
TAUX
Sur le marché obligataire, les rendements ont connu une séance volatile en Europe, en réaction aux évolutions de la crise ukrainienne.
Le taux du Bund allemand à dix ans a fini à l’équilibre à 0,201% après avoir touché un creux de deux semaines à 0,185%.
Le rendement de l’OAT française de même échéance, pour sa part, a gagné près de deux points de base à 0,714%.
PÉTROLE
L’intensification des tensions autour de l’Ukraine favorise le marché pétrolier, permettant au baril de Brent de gagner 2,01% à 95,42 dollars et à celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,79% à 92,7 dollars, à la clôture des Bourses européennes.
Les pays arabes producteurs de pétrole sont convenus par ailleurs dimanche de s’en tenir à l’accord actuel de l’Opep et de ses alliés d’une augmentation de la production de brut de seulement 400.000 barils par jour chaque mois.
OR
Comme d’autres classes d’actifs, le cours de l’or est volatil et recule très légèrement, de 0,08%, à 1.895 dollars l’once, après avoir atteint en début de séance son plus haut niveau depuis juin à 1.908,03.