Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi après deux séances consécutives de forte baisse et Wall Street évoluait également dans le vert à la mi-séance, les marchés d’actions étant soutenus par des achats à bon compte et les déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, qui suggèrent, selon les investisseurs, un relèvement modéré des taux d’intérêt ce mois-ci aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,59% à 6.498,02 points. Le Footsie britannique a pris 1,36% et le Dax allemand 0,69%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,45%, le FTSEurofirst 300 de 0,8% et le Stoxx 600 de 0,9%.
Même si les combats se poursuivent en Ukraine, notamment à Marioupol, cible d’intenses bombardements russes, Moscou s’est dit prêt à de nouvelles discussions ce mercredi avec Kiev, alimentant l’espoir d’une désescalade.
Côté indicateurs macroéconomiques, l’inflation dans la zone euro a accéléré plus que prévu en février, à 5,8% sur un an, à son plus haut historique, selon la première estimation publiée par Eurostat.
Aux Etats-Unis, pour contrer l’inflation, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, a déclaré qu’une hausse des taux d’intérêt était prévu ce mois-ci malgré la crise ukrainienne. Il n’a cependant pas précisé l’ampleur ni la vitesse de la hausse du coût du crédit.
« Jerome Powell a confirmé qu’une hausse des taux d’intérêt interviendrait probablement en mars, mais en raison des inquiétudes géopolitiques, il a ouvert la porte à la possibilité que la hausse du taux ne soit que de 25 points de base contre 50 points de base, ainsi qu’une perspective globalement légèrement plus accommodante en ce qui concerne la future politique monétaire », a déclaré Ryan Detrick, stratège marché chez LPL Financial Research.
Dans une déclaration préparée en vue de son audition par la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, il a indiqué que la banque centrale américaine s’en tiendrait à son plan d’un durcissement monétaire même si la guerre en Ukraine rend « très incertaines » les perspectives pour les décideurs.
Avant la déclaration de Jerome Powell, l’enquête mensuelle du cabinet ADP avait montré que le secteur privé aux Etats-Unis avait créé plus d’emplois que prévu en février, signe d’une solidité du marché du travail.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le secteur du pétrole et du gaz (+4,08%) et celui des ressources de base (+2,51%) ont signé la meilleure performance du Stoxx 600 (+3,7%), tandis que l’autre côté du spectre, l’automobile (-1,59%) a enregistré l’une des plus fortes baisses.
Rio Tinto a avancé de 3,83%, ArcelorMittal de 3,61%, Shell de 4,58% et TotalEnergies de 8,07%.
Dans l’actualité des entreprises, BioMérieux et Albioma ont chuté respectivement de 8,67% et 14,87% après la publication de leurs résultats et prévisions annuels.
Korian a bondi de 8,87%, les réponses de l’exploitant de maisons de retraites sur ses pratiques dans l’émission de France 2 « Cash Investigation » ayant rassuré les investisseurs. Dans son sillage, Orpea a avancé de 6,78%.
Côté baisse, Ericsson a abandonné 9,51%, le département américain de la Justice lui ayant signifié que les informations fournies concernant l’enquête sur des faits présumés de corruption en Irak étaient insuffisantes.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 1,64%, le Standard & Poor’s 500 de 1,60% et le Nasdaq de 1,09%, les indices étant soutenus par les dernières déclarations de Jerome Powell devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants.
« Elles correspondent à ce qui était attendu », notent Thomas Hayes, responsable chez Great Hill Capital, estimant que Jerome Powell a laissé entendre que la Fed prendrait en compte le contexte géopolitique et non pas seulement un plan prédéterminé à l’avance.
Le marché évalue actuellement à seulement 5% la probabilité d’une hausse de 50 points de base des taux de la Fed à sa réunion prévue ce mois-ci contre une probablité de 95% d’un relèvement de 25 points de base.
Aux valeurs, les grandes banques de Wall Street rebondissent après deux séances consécutives de forte baisse, l’indice sectoriel étant en hausse de plus de 3%.
Hewlett Packard Enterprise (+10,38%) est porté par sa prévision de bénéfice pour cette année et Ford Motor (+7,30%) bénéficie de l’annonce d’une séparation ses activités de véhicules électriques et de moteurs thermiques pour mieux affronter Tesla (-1,49%).
CHANGES
Aux changes, le dollar (+0,10%) est stable face à un panier de devises internationales, tandis que l’euro (-0,20%) a atteint en séance son plus bas niveau depuis mai 2020 à 1,1057 dollar avant de revenir à 1,1103.
Luis de Guindos, le vice-président la Banque centrale européenne a déclaré que l’invasion russe en Ukraine pourrait avoir pour répercussions un ralentissement de la croissance économique dans le bloc.
TAUX
Sur le marché obligataire, les rendements remontent après leur lourde chute de la veille. Celui des Treasuries à dix ans gagne 13 points de base à 1,8422% après avoir touché un creux de deux mois à 1,682%.
Son équivalent allemand a repris huit points à 0,0110%, après être passé en territoire négatif pour la première fois depuis le 1er février, face à l’aversion au risque et la révision à la baisse des anticipations du marché sur les relèvement de taux de la BCE.
Le rendement de l’OAT française à dix ans a fini en hausse de plus de neuf points à 0,4690%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole poursuivent leur hausse sur fond de craintes sur l’offre au regard des tensions géopolitiques. L' »Opep+ » a en outre décidé mercredi de s’en tenir à une augmentation limitée de sa production en avril.
Le baril de Brent bondit de 4,85% à 110,14 dollars, après un pic depuis juin 2014 à 113 dollars, et celui du brut léger américain de 4,72% à 108,27 dollars après un plus haut depuis août 2013, à 111,50 dollars.