Le resserrement des conditions financières alarmant pour l’économie mondiale

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Les conditions financières mondiales ont atteint un niveau de tension sans précédent depuis début 2016 en raison de l’envolée des prix de l’énergie, de la baisse des marchés boursiers et des turbulences sur les marchés provoquées par l’invasion russe en Ukraine.

Les conditions financières, qui reflètent la disponibilité de financements pour l’économie, sont suivies de près par les banques centrales car leur évolution est fortement corrélée à celle de la croissance future, puisqu’elles influencent les dépenses, les investissements et l’épargne des ménages comme des entreprises.

Goldman Sachs, qui intègre des variables incluant les taux de change, les cours des actions et les coûts du crédit dans le calcul d’indices largement utilisés, a montré par le passé qu’un resserrement de 100 points de base des conditions financières amputait la croissance d’un point de pourcentage à un horizon d’un an, une corrélation également valable dans le sens inverse.

Le resserrement en cours tombe mal pour l’économie mondiale malgré le biais encore extrêmement accommodant des politiques monétaires, car la reprise est déjà menacée par les répercussions de la hausse des prix de l’énergie comme des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

L’indice Goldman Sachs des conditions financières (FCI) s’affichait à 100,7 points en clôture mardi, au niveau de février 2016, ce qui correspond à un resserrement de 70 points de base par rapport à sa moyenne de long terme et de 110 points par rapport à son niveau d’avant l’invasion de l’Ukraine.

Cette hausse est due en premier lieu au resserrement des conditions financières en Russie puisque l’indice FCI local a bondi à 123 contre 98 début février, soit à son plus haut niveau historique, avec la chute du rouble et le doublement des taux d’intérêt.

Si la dynamique actuelle alimente l’inflation et « si les banques centrales prennent leur mandat au sérieux », on va assister à un resserrement supplémentaire des conditions financières », estime Rene Albrecht, responsable de la stratégie de DZ Bank.

« La dynamique économique va continuer de ralentir, l’inflation restera quand même élevée et on va observer des effets de second tour, puis un scénario de stagflation », explique-t-il en référence à la conjonction entre une inflation élevée et une croissance ralentie.

Ce mécanisme pourrait être particulièrement douloureux pour certains pays émergents.

L’agence de notation Moody’s estimait ainsi dans une récente étude que « les pressions sur les prix des matières premières vont probablement conduire dans certains pays émergents à une dépréciation de la monnaie et à une inflation accrue, par le biais de l’inflation importée, ce qui conduira à un resserrement des conditions financières et à une baisse de la croissance ».

« L’ampleur des conséquences sur chacun des pays concernés dépendra de leur statut d’importateur net ou d’exportateur net de matières premières », ajoutait Moody’s, qui s’attend à ce que les importateurs, comme la Chine, la Turquie, la Corée du Sud, le Japon, l’Inde et l’Indonésie soient les plus affectés.

Très dépendante de la Russie pour son approvisionnement en énergie, la zone euro est elle aussi exposée puisque les conditions financières n’y avaient pas été aussi tendues depuis novembre 2020.

L’indice régional des conditions financières a pris 60 points de base depuis début février, une évolution due en partie au changement de discours de la Banque centrale européenne (BCE), qui a entrouvert la porte le 3 février à une hausse de taux cette année.

La BCE devrait préciser ses intentions jeudi à l’issue de sa deuxième réunion de politique monétaire de l’année, pour prendre en compte l’impact du conflit en Ukraine sur l’activité économique et les prix.

Si elle maintient son choix de réduire progressivement ses achats d’actifs sur les marchés puis de relever ses taux, comme prévu avant l’invasion, le resserrement des conditions financières dans la zone euro pourrait retrouver son niveau du début de la pandémie, voire de la crise de la dette il y a dix ans, estime Viraj Patel, stratège macro de Vanda Research.

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