Les Bourses européennes ont terminé dans le vert vendredi au terme d’une séance volatile et Wall Street évoluait également sur une note positive à la mi-journée, l’optimisme l’emportant finalement sur le dossier ukrainien à l’issue de l’entretien entre les présidents américain et chinois alors que les marchés d’actions ont enregistré sur l’ensemble de la semaine un net rebond.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,12% à 6.620,24 points. Le Footsie britannique a pris 0,28% et le Dax allemand 0,17%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,21%, le FTSEurofirst 300 de 0,71% et le Stoxx 600 de 0,74%.
Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a avancé de 5,75%, tandis que le Stoxx 600 paneuropéen a pris 5,43%, leurs gains hebdomadaires les plus importants depuis la semaine du 27 mars 2020.
A l’issue de l’entretien entre Xi Jinping et Joe Biden, le président chinois a assuré à son homologue américain que la guerre en Ukraine n’était « dans l’intérêt de personne », selon des propos rapportés par la télévision publique chinoise. Il a également invité le chef de la Maison blanche à remettre les relations bilatérales entre Pékin et Washington « sur les bons rails ».
La séance a été marquée par de la volatilité en raison notamment de la « journée des trois sorcières », qui correspond à l’arrivée à échéance de plusieurs options et contrats à terme. Les marchés ont également peiné à digérer les dernières annonces de la Réserve fédérale américaine, alors que James Bullard, le président de l’antenne de St. Louis, a jugé nécessaire vendredi de remonter le principal taux directeur de la banque centrale à plus de 3% cette année face à une inflation galopante.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, les hautes technologies (+2,3%) ont terminé en tête et à l’opposé l’énergie (-0,71%) a affiché la plus forte baisse, les cours du pétrole se dirigeant vers une deuxième semaine consécutive de reflux dans un marché volatil.
TotalEnergies, BP et Eni ont perdu respectivement 1,5%, 1,1% et 3,5%, tandis que Capgemini et ASML ont gagné respectivement 1,9% et 3,4%.
Dans l’actualité des entreprises, Michelin a fini dans le rouge après avoir fait état d’une fragile amélioration du marché en février avant la crise ukrainienne, tandis que TF1 a abandonné 2,6% après l’annonce d’un examen approfondi sur le projet de fusion de la chaîne avec M6 (-1,9%).
Côté hausse, EDF a pris 1,6% malgré l’annonce du lancement d’une augmentation de capital de 3,1 milliards d’euros, mais les dernières déclarations d’Emmanuel Macron ont alimenté les spéculations en faveur d’une nationalisation du groupe..
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones était quasiment stable, tandis que le Standard & Poor’s 500 prenait 0,4% et le Nasdaq 1,3%, les indices étant portés notamment par des achats à bon compte sur les valeurs technologiques, dont le compartiment sectoriel avance de 1,3%. Nvidia, Tesla et Apple gagnent de 1,3% à 5,5%.
« Le fond a été atteint et la technologie a tellement baissé par rapport à ses sommets qu’elle attire des investisseurs à la recherche d’opportunités », souligne Rick Meckler de Cherry Lane Investments.
Côté baisse, le groupe de logistique Fedex (-5,1%) et le distributeur de jeux vidéo Gamestop (-3,6%) pâtissent de leurs résultats trimestriels.
Boeing (+1,1%) est porté par une potentielle commande de 100 737 MAX de la part de Delta Air Lines, tandis que Moderna (+4,1%) pourrait voir son vaccin contre le COVID-19 étendu aux Etats-Unis à tous les adultes dans le cadre d’une seconde injection de rappel.
CHANGES
Le dollar s’apprécie de 0,22% face à un panier de grandes devises, dans un contexte de prudence des marchés.
L’euro est en repli vendredi de 0,23% à 1,1066 dollar mais se dirige vers sa meilleure performance hebdomadaire en six semaines, les cambistes étant soulagés par le fait que la Russie semble avoir pour l’instant évité un défaut de paiement.
TAUX
Les rendements obligataires, qui avaient bénéficié dans les dernières séances d’importantes hausses, reculent. Celui des bons du Trésor américain à dix ans cède 3,7 points de base à 2,1548%, mais le deux ans, le plus sensible à l’évolution des taux, gagne un point à 1,905%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en repli de 2,5 points à 0,3670%, s’éloignant du pic de novembre 2018 touché jeudi à 0,41%. Son équivalent français de même échéance a cédé 1,6 point à 0,8260%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, qui a touché il y a deux semaines un record de près de 14 ans, est volatil, peinant à trouver une direction en raison des incertitudes sur l’issue des négociations sur l’Ukraine.
A la clôture des Bourses en Europe, le Brent, qui avait bondi de 9% jeudi, sa plus forte hausse depuis mi-2020, prend 0,49% à 107,16 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui s’était octroyé la veille 8%, avance de 1,13% à 104,17 dollars.
Les deux références du pétrole pourraient cependant accuser sur l’ensemble de la semaine leur deuxième baisse hebdomadaire consécutive.