Les travaux de réalisation de la Station de dessalement de l’eau de mer de Gargour (Sfax Sud) ont été lancés, vendredi, par la Cheffe du gouvernement Najla Bouden, après un retard de plusieurs années dû entre autres à des soupçons de corruption qui ont été soulevés à propos de ce projet.
L’ancien ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Oussema kheriji avait annoncé le 29 juillet 2020, le lancement des travaux du même projet, mais la construction de la Station n’a pas pu avoir lieu et les travaux se sont limités à la mise en place des conduites et l’électrification. En juillet 2020, le consortium Metito, Orascom et Cobra, a remporté l’appel d’offres lancé par la SONEDE pour la construction de cette station.
Ce projet, financé à raison de 800 millions de dinars par un prêt de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), est remboursable sur 25 ans avec une contribution de 130 millions de dinars mobilisée dans le cadre du budget de l’Etat.
La Cheffe du gouvernement a, à cette occasion, soulignée que « ce projet permettra de fournir de l’eau potable de bonne qualité, d’améliorer les conditions de vie de 900 mille habitants et de renforcer la dynamique économique dans la région ».
Elle a regretté le retard pris pour le lancement de ce projet (5 ans depuis la signature de l’accord avec la JICA), exprimant sont engagement à accélérer la phase de réalisation estimée à deux ans.
Bouden a encore fait remarquer que la réalisation de ce projet témoigne de l’engagement de la Tunisie à poursuivre sa coopération avec ses partenaires japonais. « La Tunisie figure parmi les premiers pays africains à signer des accords de coopération avec le Japon dans le domaine des infrastructures de haute technologie », a-t-elle dit à ce sujet.
Le pays opte pour le dessalement de l’eau dans le cadre de sa vision de développement durable et intégré et aussi celle de rationalisation de l’utilisation des ressources naturelles face aux enjeux des changements climatiques et de la rareté des ressources en eau », selon Bouden
« En dépit de la stratégie de mobilisation des ressources hydrauliques mise en place par la Tunisie, la situation hydrique reste fragile notamment dans les régions du centre et du sud fortement exposées à la rareté de l’eau, la détérioration de sa qualité et sa forte salinité », reconnait la cheffe du gouvernement.
La Tunisie va abriter, en aout prochain (27 et 28), la 8ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).
C’est une opportunité pour renforcer la coopération tuniso-japonaise et d’instaurer un partenariat renouvelé, durable et fort entre le continent africain et le Japon, estime Bouden, qui va exposer, ce soir (1er avril 2022), lors de la réunion hebdomadaire de préparation du sommet de Tokyo, le sujet de l’accord bloqué entre la Tunisie et le Japon.
Présent à la cérémonie de coup d’envoi, l’ambassadeur du Japon à Tunis, Shimizu Shinsuke, a formulé l’espoir de parvenir à la signature de l’accord de coopération bilatérale Tuniso- Japonaise d’investissement, lors de la TICAD 8, rappelant que cet accord est soumis à l’adoption du gouvernement tunisien depuis des années.
« La signature de cet accord permettra de véhiculer un message positif aux investisseurs japonais, dont plusieurs se déplaceront vers la Tunisie, à l’occasion de la TICAD », a-t-il noté.
Le diplomate japonais a par ailleurs évoqué l’importance de ce projet de dessalement qui constitue l’une des solutions de lutte contre le stress hydrique en Tunisie.
« Le Japon est disposé à poursuivre la coopération avec la Tunisie dans les domaines de l’agriculture, de mobilisation de ressources hydrauliques et de financement de projets hydriques, notamment le projet d’aménagement du barrage de Sidi Salem, qui vise à développer la capacité de stockage de l’eau, grâce au recours à une technologie japonaise », a-t-il encore déclaré.
En effet, le projet de dessalement d’eau de mer à Gargour permettra de faire face au problème de pénurie d’eau au gouvernorat de Sfax et d’assurer l’approvisionnement régulier en eau auprès d’un million d’habitants, d’ici l’an 2035. La station de dessalement est d’une capacité de 100 mille m3 par jour dans une première phase, et de 200 mille m3 par jour dans une deuxième phase.
Selon le correspondant de TAP à SFAX, la Cheffe du Gouvernement a refusé de donner une déclaration aux journalistes, qui ont voulu savoir la position du gouvernement quant à la poursuite de la crise de déchets à Sfax pour plus de six mois, ainsi que le sort de plusieurs grands projets bloqués dans la région, dont le projet Taparura, le projet de Métro…