Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse mercredi et Wall Street était également dans le rouge à la mi-séance dans un contexte de nouvelles sanctions contre la Russie et sur fond de hausse des rendements obligataires avant la publication du compte rendu de la réunion de mars de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 2,21% à 6.498,83 points. Le Footsie britannique a perdu 0,34% et le Dax allemand 1,89%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 2,38%, le FTSEurofirst 300 de 1,55% et le Stoxx 600 de 1,53%.
Alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) doit publier à 18h00 GMT le compte rendu de la réunion de mars, Lael Brainard, gouverneure de l’institut d’émission, a déclaré la veille s’attendre à ce que la banque centrale revienne à une politique monétaire « plus neutre » d’ici la fin de cette année en conjuguant des hausses de taux et une réduction rapide de son bilan.
En Europe, les marchés monétaires tablent sur une hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) de 57 points de base d’ici la fin de l’année.
Sur le plan géopolitique, les Etats-Unis ont annoncé mercredi un nouveau train de sanctions à l’encontre de la Russie, visant notamment des banques et des élites du pays. La Grande-Bretagne a annoncé, pour sa part, le gel des actifs de la principale banque russe, Sberbank, et la fin de ses importations de charbon russe.
Les investisseurs redoutent que ces sanctions favorisent une nouvelle flambée des prix, l’inflation dans la zone euro étant déjà à 7,5% sur un an en mars, son plus haut niveau depuis la création de la monnaie unique.
Les craintes d’un ralentissement économique en Europe se renforcent également: un projet de document consulté mercredi par Reuters montre que l’Italie va réviser à la baisse sa prévision de croissance pour cette année et 2023 à respectivement +3,1% et +2,4%, contre une hausse de 4,7% et 2,8 auparavant.
L’indice de la volatilité en Europe a fini sur un bond de 10,5% à 32 points et son équivalent américain, évolue au-dessus de 24 points, son niveau le plus élevé depuis le 21 mars.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, la quasi totalité des grands compartiments ont fini dans le rouge, les nouvelles technologies (-3,1%), sensibles à l’évolution des taux d’intérêt, accusant l’une des plus fortes baisses.
STMicroelectronics a abandonné 2,7%, SAP 1,1% et Worldline 3,5%.
La consommation cyclique et l’industrie, également en forte baisse, ont pour leur part été pénalisées par les craintes d’un ralentissement économique après notamment la chute inattendue des commandes à l’industrie en février en Allemagne.
Dans l’automobile (-2,9%) Stellantis, Renault, Volkswagen ont reflué de 2,9% à 4,4%, tandis que dans le sous-secteur du tourisme (-3,8%), Air France-KLM et Lufthansa ont cédé respectivement 2,1% et 4%.
Le secteur défensif de la santé (+0,2%) a été l’un des rares à échapper au mouvement de repli, soutenu par des valeurs comme Sanofi (+1,4%) ou encore Glaxosmithkline (+1,2%).
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,82%, le Standard & Poor’s 500 de 1,29% et le Nasdaq de 2,50%
Les géants des nouvelles technologies creusaient leurs pertes: Tesla, Meta Platforms, Apple, Amazon, Alphabet et Microsoft cédant de 2,4% à 4,7%, tandis leur indice sectoriel abandonnait 2,8%, le rendement des Treasuries à dix ans étant à un pic de trois ans.
Dans les fusions-acquisitions, Jetblue Airways chutait de 5,5% après l’annonce d’une offre non sollicitée de 3,6 milliards de dollars (3,30 milliards d’euros) pour racheter la compagnie à bas coûts Spirit Airlines (-1,5%), une proposition qui pourrait contrarier le projet de rapprochement entre Frontier Group Holdings (-7,3%) et Spirit.
CHANGES
L’indice dollar, qui a touché mardi un plus haut de près de deux ans face aux autres grandes devises, marque une pause (+0,06%) avant la publication des « minutes » de la Fed.
L’euro regagne un peu de terrain à 1,0906 dollar, après être tombé à son plus bas niveau depuis le 8 mars à 1,0875 dollar, en réaction à une possible accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis et des craintes liées aux sanctions contre la Russie.
TAUX
Le rendement des obligations d’Etat françaises à dix ans a dépassé mercredi 1,2% pour la première fois depuis juillet 2015 avant de finir à 1,186%, l’approche de l’élection présidentielle en France s’ajoutant à un contexte de remontée globale des taux.
Celui du Bund allemand de même échéance, référence pour la zone euro, a clôturé à 0,648%, après avoir atteint son plus haut niveau depuis mars 2018 à 0,666%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans, qui s’affiche à 2,62%, a touché mercredi un sommet depuis mars 2019, tandis que celui du cinq ans et du deux ans évoluent respectivement à des pics depuis décembre 2018 et janvier 2019.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est orienté à la baisse au moment de la clôture des Bourses européennes, deux sources ayant déclaré à Reuters que les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avaient décidé de libérer 60 millions de barils de brut supplémentaires de leurs réserves pour répondre aux inquiétudes sur l’offre.
Le Brent recule de 0,65% à 105,9 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,75% à 101,1 dollars.