Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, sous leurs plus hauts du jour avec le repli de Wall Street, mais sur elles affichent des performances négatives sur l’ensemble d’un mois d’avril dominé par les préoccupations sur le ralentissement de la croissance mondiale.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,39% à 6.533,77 points, après avoir gagné jusqu’à 1,4%. Le Footsie britannique a gagné 0,47% et le Dax allemand a pris 0,84%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,68%, le FTSEurofirst 300 de 0,71% et le Stoxx 600 de 0,74%.
Ce dernier accuse un repli de 1,20% sur l’ensemble du mois d’avril, marqué les incertitudes sur la guerre en Ukraine, le rythme du resserrement monétaire des banques centrales et l’épidémie de COVID-19 en Chine.
A Paris, le CAC 40 a reculé de 0,73% sur la semaine et de 1,9% sur le mois.
Le rebond des actions observé vendredi est lié à de bons résultats, à l’absence de réelle mauvaise surprise sur la plan macroéconomique et à la volonté des autorités chinoises de soutenir la deuxième économie mondiale face à la crise sanitaire et aux risques géopolitiques.
Les grands indices de Wall Street évoluaient dans le rouge à l’approche de la mi-séance, en particulier le Nasdaq en baisse de 1,9%.
Les mauvaises prévisions d’Amazon (-12,47%) et d’Apple (-1%) et la perspective d’importantes hausses de taux de la Réserve fédérale cette année pourraient amener l’indice, riche en valeurs technologiques, a subir sa plus forte baisse mensuelle depuis la crise financière de l’automne 2008.
VALEURS
Parmi les résultats du jour, Pernod Ricard a gagné 2,14% après avoir publié une croissance organique de son chiffre d’affaires largement supérieure aux attentes tandis que Safran a cédé 2,16% après avoir mis en garde contre les impacts « significatifs » de la guerre en Ukraine et de l’inflation.
Accor a avancé de 1,51% et Saint-Gobain de 1,35% après la publication de leurs résultats.
Novo Nordisk a gagné 5,4% après la révision à la hausse ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice d’exploitation pour 2022 et des résultats records au premier trimestre.
Selon les données de Refinitiv, 65% des entreprises ayant publié leurs résultats jusqu’à présent ont dépassé les attentes en matière de bénéfices.
Hors résultats, Deutsche Bank a fini stable (+0,04%) après avoir perdu en séance jusqu’à 3,8% à la suite de perquisitions dans ses locaux à Francfort dans le cadre d’une enquête sur des transactions douteuses susceptibles de relever du blanchiment d’argent, que la banque allemande avait elle-même signalées.
CHANGES
Le dollar recule de -0,46% face à un panier de devises après avoir atteint jeudi un pic de 20 ans, dopé par la perspective d’importantes hausses de taux aux Etats-Unis et les préoccupations concernant la croissance mondiale.
L’euro remonte à 1,0534, en hausse de 0,38%, mais il s’achemine vers une baisse mensuelle de 4,8%, ce qui marquerait sa plus mauvaise performance face au dollar depuis janvier 2015, les cambistes s’inquiétant des effets de la guerre en Ukraine sur l’économie et les prix.
Le rouble a atteint un pic de plus de deux ans face à l’euro, la banque centrale de Russie ayant réduit son taux directeur de 300 points de base pour la deuxième fois en avril alors que le marché tablait sur une baisse d’une plus faible ampleur.
TAUX
Sur le marché des emprunts d’Etat, le rendement des Treasuries américains à dix ans monte à 2,9044% après la hausse des prix à la consommation mesuré par l’indice des prix PCE à 0,9% en mars contre 0,5% en février.
Celui du Bund allemand de même échéance a fini en hausse à 0,938% après le nouveau record de l’inflation en zone euro, qui conforte les anticipations de resserrement monétaire de la part de la Banque centrale européenne.
Le dix ans allemand devrait connaître son cinquième mois consécutif de hausse, avec une augmentation de 39 points de base en avril.
« Le sentiment dominant semble être que le soutien de la BCE est sur le point de s’estomper, et de s’estomper un peu plus rapidement que ce que certains pensaient jusqu’à présent », a déclaré Rainer Guntermann chez Commerzbank.
PÉTROLE
Les cours du pétrole évoluent en hausse, les craintes d’une diminution de l’offre russe l’emportant sur celles concernant l’impact des mesures sanitaires en Chine sur la demande.
Le Brent gagne 1,82% à 109,55 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,16% à 106,58 dollars.