L’Opep a revu à la baisse jeudi sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour cette année, comme elle l’avait déjà fait le mois dernier, pour intégrer l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de l’inflation et de la résurgence de l’épidémie de COVID-19 en Chine.
Dans son rapport mensuel, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole estime que la demande mondiale de brut augmentera de 3,6 millions de barils par jour (bpj) cette année, soit de 310.000 bpj de moins que prévu en avril.
La guerre en Ukraine continue de favoriser l’envolée des cours du brut, qui ont brièvement dépassé 139 dollars en mars, leur plus haut niveau depuis 2008, alimentant les tensions inflationnistes. Parallèlement, l’Opep estime que la Chine, en raison des récents confinements stricts mis en place pour enrayer la diffusion du coronavirus, est confrontée à son pire “choc de demande” depuis 2020.
Le baril de Brent s’échangeait à près de 106 dollars jeudi, en hausse de 36% depuis le début de l’année.
“La demande en 2022 devrait souffrir de l’évolution en cours de la situation géopolitique en Europe de l’Est ainsi que des restrictions liées à la pandémie de COVID-19”, déclare l’Opep dans son rapport.
L’organisation estime néanmoins que la consommation mondiale de pétrole devrait dépasser 100 millions de bpj au troisième trimestre et qu’en moyenne sur l’ensemble de 2022, elle devrait être supérieure à son niveau de 2019, avant la pandémie.
L’Opep et ses alliés (dont la Russie), regroupés au sein du groupe informel “Opep+”, augmentent progressivement leur production, qu’ils avaient réduite depuis le début de la crise du coronavirus. Mais ils ont ignoré jusqu’à présent les appels occidentaux en faveur d’une hausse plus rapide des pompages, qui pourrait freiner celle des cours.
Lors de leur dernière réunion en date, les pays de l’Opep+ ont ainsi confirmé leur intention d’augmenter leur production globale de 432.000 bpj en juin.
En avril, selon le rapport mensuel, la production de l’Opep a augmenté de 153.000 bpj à 28,65 millions de bpj, une hausse inférieure à celle de 254.000 autorisée par l’accord Opep+.
Plusieurs pays peinent en fait à tenir leurs objectifs en raison du manque d’investissement de ces dernières années.