Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, soutenues par une mesure de relance en Chine, mais Wall Street évoluait en baisse à la mi-séance, rattrapée par les craintes sur l’inflation et le risque de récession aux Etats-Unis qui pèsent depuis le début de la semaine sur les indices.
À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,2% à 6.285,24 points. Le Footsie britannique a avancé de 1,19% et le Dax allemand de 0,72%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,45%, le FTSEurofirst 300 0,65% et le Stoxx 600 0,73%.
Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a cependant perdu 1,21%, tandis que le Stoxx 600 a reculé de 0,55%.
La Banque populaire de Chine (BPC) a abaissé de 15 points de base, à 4,45%, son taux préférentiel de prêt à cinq ans, qui sert de référence au marché chinois du crédit immobilier, alors que les économistes tablaient sur une diminution de seulement cinq à dix points.
« La réduction du taux préférentiel de prêt (TPP) à cinq ans devrait contribuer à relancer les ventes de logements », souligne Julian Evans-Pritchard de Capital Economics dans une note.
La hausse inattendue des ventes au détail au Royaume-Uni en avril (+1,4%) a également soutenu les marchés actions en Europe et permis aux investisseurs de mettre momentanément de côté les inquiétudes sur l’inflation.
Les prix à la production en Allemagne ont bondi de 33,5% en avril sur un an, un niveau sans précédent, dans un contexte de flambée des coûts de l’énergie, selon les données officielles publiées vendredi.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, les nouvelles venues de Chine ont tiré surtout les compartiments de l’énergie (+0,49%), de l’automobile (+0,46%) et des nouvelles technologies (+0,54%). Seule la consommation cyclique (-0,65%) a terminé dans le rouge.
Worldline et Capgemini ont gagné chacun plus de 1%, tandis que Renault et Stellantis ont fini dans le vert.
Le secteur du luxe, pourtant exposé à la Chine, a été délaissé, Richemont ayant publié des résultats jugés décevants et évoqué un risque de ralentissement prolongé de la deuxième économie du monde.
Le propriétaire de la marque Cartier a chuté de 13,10%, entraînant dans son sillage Hermès, LVMH, ou encore Hugo Boss, qui ont reculé de 1,3% à 2,1%.
Air France-KLM a avancé de 1,05% à la faveur de l’annonce de discussions avec Apollo Global Management en vue d’un investissement de 500 millions d’euros de ce dernier.
EDF a pris 1,35% malgré de nouveaux retard et surcoût dans le chantier des réacteurs EPR d’Hinkley Point, au Royaume-Uni, la nouvelle étant déjà intégrée dans les cours selon des analystes.
En baisse, l’assureur suisse Zurich Insurance (-0,4%) a annoncé la vente de ses activités en Russie.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,77%, le Standard & Poor’s 500 de 0,83% et le Nasdaq de 1,03%.
Alphabet et Tesla cédaient respectivement 1,9% et 6%, tandis que l’indice sectoriel des nouvelles technologies abandonnait 0,64%.
Le spécialiste des équipements et matériaux pour le secteur des semi-conducteurs Applied Materials plongeait de près de 5% après l’annonce de résultats inférieurs aux attentes pour le trimestre en cours.
Le secteur de la distribution, déjà pénalisé dans les deux dernières séances par Walmart et Target, reculait encore, de 1,6%, malgré la soutien offert par Foot Locker (+1,8%), qui a fait état d’un bénéfice trimestriel meilleur que prévu.
Le premier fabricant mondial d’équipements agricoles Deere & Co chutait pour sa part de 11% après un chiffre d’affaires trimestriel en dessous du consensus.
CHANGES
Le dollar s’apprécie de 0,37% face aux autres grandes devises mais devrait accuser sur l’ensemble de la semaine un repli de 1,5%, sa pire performance hebdomadaire depuis février, après un gain de 10% en 14 semaines.
L’euro, en baisse de 0,35% à 1,0548 dollar, se dirige vers un gain de 1% sur l’ensemble de la semaine.
La livre sterling, qui se traite à 1,2465 dollar, devrait de son côté gagner sur la semaine 1,6%, sa meilleure performance depuis fin 2020.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour le marché européen, a progressé légèrement à 0,943% alors que les marchés monétaires tablent désormais sur une hausse d’un demi-point des taux de la Banque centrale européenne en juillet.
Joachim Nagel, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE et président de la Bundesbank, a estimé qu’il était de la plus haute importance, en ce qui le concerne, d’entamer le processus du relèvement des taux dès le mois de juillet. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a assuré pour sa part que les banques centrales du G7 étaient déterminées à lutter contre l’inflation.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans recule pour la troisième séance consécutive, à 2,8153%, en raison des inquiétudes sur la croissance.
PÉTROLE
Les cours pétroliers évoluent peu et devraient afficher sur l’ensemble de la semaine une quasi-stabilité, les investisseurs étant partagés entre le risque d’un ralentissement de la croissance mondiale et les craintes sur l’offre.
Le baril de Brent avance de 0,38% à 112,52 dollars, tandis que celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,39% à 112,65 dollars.