L’analyse des états financiers au 31 décembre fait ressortir un total revenu de 148MDt, soit une progression de +26% comparé à 2020. Cette croissance s’est essentiellement faite à la fin du deuxième semestre, où les ventes ont presque doublé par rapport à 2020.
Le CA doit sa progression à la conjonction de deux facteurs :
- La régression de la production chinoise de fluorure d’aluminium et sa réorientation vers le marché intérieur, a permis ainsi à la firme d’augmenter ses prix de +6,5%;
- la hausse de la production de fluorure d’aluminium de +20% à 40 000 Tonnes profitant de la reprise de la demande après une année ‘’covid ‘’.
100% exportatrice, la société a commercialisé 39% de sa production sur l’Afrique, 48% sur l’Asie et le moyen orient et vient aussi de pénétrer les Etats unis (5%).
Bien qu’en croissance, les revenus du 5ème producteur mondial de fluorure d’aluminium sont en baisse de 21% comparé à 2019.
Par ailleurs, malgré le renchérissement des prix des matières premières importées (essentiellement le souffre de +225%) et grâce à un effort de négociation avec leurs fournisseurs (baisse des prix d’achat de 10% pour le Spath fluor), la société est parvenue à améliorer ses marges. En effet, le taux de marge sur coût matières a gagné 8,4 point de base comparé à 2020 (à 24,5%), mais reste bien loin des niveaux de 2019 et 2018 (soit respectivement 31,5% et 42%).
L’exercice a été marqué par une augmentation des charges externes (notamment les charges de transport maritime de +43%, plombant de 27% les marges de la firme) et une baisse des charges de personnel, qui après avoir représenté +18% du CA en 2020 retrouve son niveau d’avant covid (soit 13% du CA).
Les efforts de productivité déployés (une gestion optimisée des approvisionnements et la sécurisation d’un stock de matières premières à des prix bas) ont permis à ICF d’améliorer son EBITDA à 9MDt (vs -7,4MDt en 2020), mais reste bien loin des réalisations de 2018/2019 (41,3 MDt et 27,5 MDt).
La marge d’EBITDA passe alors à 6% à fin 2021 vs 14,6% en 2019 et 26% en 2018.
Au final, le bootem line s’est établi à 9MDt, vs une perte de 11,366 MDt en 2020 et un bénéfice record de 38,576 MDt en 2018.
Le taux de marge nette s’est alors établi à 6% (vs 12% en 2019 et 24% en 2020), et le taux de rentabilité financière à 10,7% (contre 54% en 2018). Il faut noter que la société profite d’un portefeuille placement qui dégage un flux récurrent de revenus financiers (des produits financiers nets de 8 MDt en 2021).
L’analyse de la structure financière de la société montre la capacité génératrice de cash-flow de ICF lui permettant d’autofinancer ses investissements, de maintenir un bilan zéro dette (gearing de 0% au 31 décembre 2021) et de constituer au fil des années un portefeuille de participations stratégiques conséquents de 24MDt à fin 2021.
Perspectives d’avenir
Pour 2022, le management est rassuré au vu du carnet de commande bien fournie représentant environ 70% de la capacité de production de l’usine qui devrait fonctionner à pleine capacité. En effet la société à porter le nombre de ses clients à 13 vs 10 en 2010 (renouvellement des contrats de 2 à 3 ans avec les clients de référence dont QATALUM qui représente 20% de la totale production de la société et aux négociations avancées avec des nouveaux/anciens clients potentiels (ALVANEC DUNERIQUE…).
Le CA 2022 devrait être également boosté par la hausse des prix de vente (+25% sur le 1er semestre de 2022).et par la hausse de la demande mondiale (la chine ayant supporté une baisse de sa production en fluore d’aluminium).
Aussi compte tenu d’un effort d’approvisionnement entrepris à la fin de 2021 (diversification des sources d’importation des différents intrants), les marges devraient s’améliorer comparé à 2021.
Les marges du groupe devraient s’améliorer d’avantage dans les années à venir compte tenu de l’investissement en Cogénération d’énergie que la société est sur le plan de réaliser et qui lui permettra de réduire sa facture en électricité de 50%.
Par Mouna MEKSI – cgi.tn