Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi après l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’un nouvel instrument destiné à apaiser les tensions sur les marchés obligataires du bloc, tandis qu’à Wall Street la tendance était également dans le vert dans l’attente des décisions de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,35% à 6.030,13 points. Le Footsie britannique a avancé de 1,2% et le Dax allemand de 1,36%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 1,64%, le FTSEurofirst 300 1,4% et le Stoxx 600 1,42%.
Ce dernier avait auparavant enchaîné six séances consécutives de baisse.
Alors que l’écart de rendement entre le Bund allemand à dix ans et son équivalent italien a atteint mardi 252,9 points de base, son plus haut niveau depuis avril 2020, ravivant la crainte d’une nouvelle crise de la dette, la BCE a annoncé de nouvelles mesures pour éviter une fragmentation du bloc.
Le Conseil des gouverneurs de l’institution a notamment décidé de réinvestir les échéances du portefeuille du Programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) et de mandater l’élaboration d’un nouvel instrument anti-fragmentation.
Ces annonces n’ont satisfait que partiellement les investisseurs, certains attendant des mesures plus déterminées et plus détaillées. L’euro a ainsi réduit ses gains face au dollar après le communiqué tandis que la baisse du rendement de la dette à dix ans italienne s’atténuait et l’écart entre les rendements italien et allemand est légèrement remontée près de 230 points, contre un creux à 224 en séance.
« La BCE a montré qu’elle était sérieuse (…) , mais les marchés ne sont pas convaincus que cet outil spécial sera assez puissant pour parvenir ce qui doit être fait », explique AJ. Danni Hewson, analyste financier chez Bell.
Aux Etats-Unis, où les marchés tablent désormais à plus de 90% sur la probabilité d’un relèvement des taux de la Fed de 75 points ce mercredi, le communiqué de la Fed sera publié à 18h00 GMT, avant une conférence de presse une demi-heure plus tard du président de l’institution, Jerome Powell.
Après l’annonce vendredi d’une inflation plus importante que prévu en mai aux Etats-Unis, les marchés estiment à 99,7% la probabilité d’un relèvement des taux de la Fed de 75 points ce mercredi, selon le baromètre Fedwatch de CME Group.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, à l’exception de l’énergie (-0,69%), tous les grands compartiments ont terminé dans le vert. Le compartiment des banques, qui a récemment souffert des ventes massives des obligations italiennes, a entre autres rebondi de 2,31%.
À Rome, Unicredit, Intesa Sanpaolo et BPER Banca ont avancé de 3,7% à 4,6%, tandis qu’à Paris, Société générale, BNP Paribas et Crédit agricole ont pris entre 2% et 2,9%.
Dans l’actualité les résultats d’entreprises, H&M, qui a publié un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes, a reflué de 6,5%, les investisseurs se montrant inquiets sur la marge du groupe et le niveau de ventes toujours inférieur à celui d’avant la pandémie de COVID-19.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,48%, le Standard & Poor’s 500 de 0,90% et le Nasdaq de 1,82%, les indices étant soutenus essentiellement par le compartiment financier (+1,3%) et les achats à bon compte sur les valeurs de croissance comme Apple, Meta Platforms, Alphabet, Microsoft et Amazon.
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les ventes au détail aux Etats-Unis ont reculé contre toute attente en mai (-0,3%) et l’activité manufacturière dans la région de New York a enregistré une hausse moins prononcée que prévu en juin (-1,2 après -11,6 en mai)..
En zone euro, le déficit commercial a presque doublé en avril à 32,4 milliards d’euros et la croissance de la production industrielle a ralenti plus que prévu sur la même période à 0,4%.
TAUX
Les rendements obligataires en zone euro ont nettement reflué en réaction aux annonces de la BCE destinées à apaiser les tensions sur les marchés des taux.
Celui des emprunts italiens à dix ans a cédé jusqu’à plus de 40 points de base en séance à 3,8% avant de finir à 3,92%. Les rendements des obligations portugaises, espagnoles et grecques à dix ans ont perdu de 31 à 44 points.
Le taux du Bund allemand a dix ans a cédé plus de dix points à 1,64% et celui de l’OAT française de même échéance 17 points à 2,22%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans américain fléchit de près de huit points à 3,406% après avoir touché mardi son plus haut niveau depuis avril 2011 à 3,498%.
CHANGES
Sur le marché des changes, l’euro, qui prenait 0,61% à 1,0478 dollar face au billet vert avant le communiqué de la BCE, a cédé tous ses gains puis est passé dans le rouge et cédait 0,24% à la clôture des Bourses européennes.
« La réunion de la BCE a fourni très peu de nouvelles informations par rapport au communiqué de la semaine dernière », explique Simon Harvey de Monex Europe.
« Les marchés savent à présent que la banque centrale va se pencher plus rapidement sur un outil anti-fragmentation mais au-delà de cela, l’annonce d’aujourd’hui n’a vraiment pas apporté grand-chose de tangible pour soutenir l’euro », a-t-il ajouté.
L’indice mesurant les fluctuations du dollar face à un panier de devises de référence est de son côté stable (-0,03%) après avoir inscrit la veille un plus haut depuis décembre 2002.
PÉTROLE
Les cours pétroliers refluent, les inquiétudes sur la conjoncture économique et la demande prenant le pas sur les tensions sur l’offre à l’approche des décisions de la Fed sur les taux d’intérêt et après les chiffres de l’Energy Information Administration (EIA) montrant que la production américaine a retrouvé son niveau d’avant la pandémie.
Le baril de Brent recule de 1% à 119,97 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,4% à 117,27 dollars.