Les principales Bourses européennes, à l’exception de Londres, ont mis fin mercredi à trois séances d’affilée dans le rouge à la faveur d’un rebond technique et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance, mais les craintes sur l’inflation, les taux et le risque de récession, toujours présentes, ont limité les gains.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,39%, à 6.386,76 points. Le Dax allemand a avancé de 0,2%. Le Footsie britannique, pénalisé par les valeurs minières, a en revanche reculé de 0,22%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,41%, le FTSEurofirst 300 0,26% et le Stoxx 600 0,16%.
La tendance en Europe a été soutenue essentiellement par les valeurs défensives alors que la crise du gaz a pesé sur les autres secteurs, le prix de cette énergie ayant bondi de près de 40% depuis le début du mois et pratiquement quadruplé depuis le début de l’année.
Selon plusieurs analystes, cette flambée réduit les espoirs d’une baisse de l’inflation en Europe au point que les marchés financiers s’attendent désormais à une poursuite de la hausse des prix, à une accélération de la remontée des taux d’intérêt et une dégradation supplémentaire de la situation économique.
A cela s’ajoutent des indicateurs macroéconomiques jugés décevants comme les indices PMI mensuels en Europe et aux Etats-Unis qui ont confirmé mardi le risque de récession dans les deux blocs.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 0,49%, le Standard & Poor’s 500 0,59% et le Nasdaq 0,89%.
La tendance est toutefois prudente comme en témoigne la faiblesse des gains alors que le symposium annuel de Jackson Hole débute jeudi et que vendredi le président de la Fed, Jerome Powell, doit prononcer un discours très attendu. Les investisseurs espèrent y trouver des signes sur la trajectoire des taux d’intérêt dans un contexte de risque accru de dégradation de la conjoncture aux Etats-Unis.
« Jackson Hole a parfois été utilisé dans le passé comme une plate-forme pour envoyer des messages clairs aux marchés, et pas toujours ceux que l’on attendait », prévient Craig Erlam, analyste chez OANDA.
Les traders sont actuellement partagés sur l’ampleur de la hausse en septembre du coût du crédit après les indicateurs économiques jugés décevants publiés mardi alors que la Fed a déjà augmenté ses taux de 225 points depuis mars.
Aux valeurs, la chaîne américaine de grands magasins Nordstrom plonge de 18,68% après ses prévisions annuelles, tandis que le titre du spécialiste des logiciels de comptabilité Intuit est salué (+5,94%).
VALEURS EN EUROPE
En Europe, les compartiments défensifs comme ceux de l’alimentation et des boissons (+0,63%) et celui de la santé (+0,92%) ont enregistré les plus importantes hausses.
A l’inverse, les replis les plus marqués ont été à l’actif des secteurs cycliques comme ceux des matières premières (-1,78%), de la distribution (-0,68%) et des banques (-0,67%), dans un contexte d’inquiétudes pour la croissance.
Les groupes miniers Anglo American, Glencore et Rio Tinto ont cédé respectivement 2,19%, 1,64% et 2,25% à Londres, tandis qu’à Paris, Eramet a abandonné 0,77% et ArcelorMittal 1,95%.
Dans l’actualité des entreprises, le groupe britannique de conseil en technologies de l’information Aveva a bondi de 26,87% après la confirmation par Schneider (+1,06%) d’une possible offre sur le solde du capital qu’il ne détient pas encore.
Le groupe suisse de luxe Richemont a avancé de 3,55% après avoir annoncé la vente d’un peu plus de la majorité du capital de Yoox Net-a-Porter.
CHANGES
Le dollar, qui a atteint dans les précédentes séances un sommet de 20 ans face aux autres grandes devises, reprend son souffle (-0,03%) mercredi.
L’euro, en hausse de 0,03% à 0,9964 dollar, tente en vain de se rapprocher de la parité avec le billet vert, après avoir chuté mardi à un creux de 20 ans à 0,99005.
« La forte hausse des prix du gaz et l’incertitude à ce sujet continueront de peser sur l’euro pour le moment », prédit Ingvild Borgen Gjerd, analyste chez DNB Markets FX.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a fini sur un gain d’environ quatre points à 1,359% après avoir touché un plus haut de huit semaines à 1,384%, en raison des inquiétudes sur l’inflation alors que le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) sera publié jeudi.
Les marchés monétaires tablent actuellement sur un relèvement de 50 points de base des taux de la BCE le mois prochain et une hausse au total d’environ 200 points d’ici septembre 2023. Aux Etats-Unis, les taux des Treasuries à deux ans et dix ans avancent respectivement de près de quatre points à 3,374% et de cinq points à 3,105%, tandis que l’écart de rendement (« spread ») entre ces deux obligations est désormais de 27 points, signe d’un risque accru de récession dans un horizon de deux ans.
PÉTROLE
Les menaces de l’Arabie saoudite sur une éventuelle baisse de la production de l’Opep+ pour soutenir les cours pétroliers continuent de l’emporter sur les craintes d’une récession qui pourrait peser sur la demande.
Le Brent progresse de 0,67%, à 99,55 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,5%, à 93,27 dollars le baril.